J'avais beau être éloignée de ma famille pendant ce stage passionnant, je n'en restais pas moins en contact régulier avec les miens : belles inventions, l'Internet et le téléphone mobile.
C'est ainsi que j'ai appris que mon frère Alain n'était pas au mieux de sa forme, ces derniers temps. Facilement fatigué et essoufflé, il s'était finalement résolu à consulter (lui qui repousse toujours ce genre d'échéance, c'est dire s'il devait se sentir bien !) et s'était retrouvé contraint de subir une batterie de tests et d'examens.
Le vendredi soir, le verdict est tombé : Alain avait un problème de cœur sérieux ! Si sérieux qu'il aurait déjà dû être mort depuis plusieurs jours, déjà ! Comme quoi, un ange gardien devait bien veiller sur lui d'une manière ou d'une autre. Mais malheureusement, on ne pouvait plus guère s'en contenter. Un triple pontage s'imposait donc et serait accompli le lundi suivant. En attendant, il était déjà à l'hôpital à Toulouse, sous haute surveillance et tout le monde - j'entends par là ma mère, ma belle-sœur et mes nièces - s'était installé dans mon appartement histoire de n'être pas trop loin de notre grand malade. Et elles allaient y rester toute la semaine à venir ! Eh bien ! Voilà qui me promettait une semaine agitée pour mon retour en France.
Mais bizarrement, même si la nouvelle m'a quand même horrifiée, je ne me suis pas sentie déprimée ou effrayée. J'aurais trouvé bien plus effarant que l'on ne fasse rien dû tout ! L'opération serait forcément lourde, mais je ne sais pas pourquoi, j'ai pris assez sereinement l'annonce de cet évènement. A croire que je m'en doutais, au fond de moi. Mais curieusement, je n'ai pas été stressée ! Alors que ma mère m'exhortait à ne pas pleurer ni perdre mon sang-froid (en vérité, c'est elle qui paniquait), je suis restée tout à fait calme. Soucieuse mais calme.
Je crois qu'on finit par s'habituer au pire. Il est vrai qu'ils n'ont franchement pas de chance, dans cette branche de la famille alors, quelque part, on se résigne ! Mais on garde espoir, aussi ! C'est dans ma nature, ça. Bien que d'un naturel anxieux, je ne peux jamais me résoudre à voir le verre à moitié vide. C'était une mauvaise nouvelle, mais ça allait forcément s'arranger. Le contraire était impensable !
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