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20 août 2013

Toujours ces chères vieilles pierres !

Samedi dernier, je me suis rendue au Parc de la Préhistoire de Tarascon sur Ariège accompagnée d’une collègue et sa fille.  Âgée d’une huitaine d’années, la petite s’était déjà rendue sur les lieux à l’occasion d’une classe verte programmée au printemps dernier et elle souhaitait y retourner. Par ailleurs, il se trouve que, pour des raisons qui m’échappent, cette gamine a développé au fil des ans une véritable passion pour moi. Et comme sa mère et elle connaissent mon intérêt pour la Préhistoire, il avait été prévu de longue date que nous irions là-bas toutes les trois pendant ces vacances d’été. Ce fut donc chose faite ce week-end.
Ce parc ne comporte pas de vestige véritable. Il est conçu pour être le complément des visites des Grottes de Niaux qui ne se trouvent pas très loin de là. Rappelons que les grottes de Niaux sont voisines de celles de Lombrives que j’avais déjà visitées il y a quelques années. Ce parc est plutôt constitué d’ateliers ludiques tels que Le Grand Atelier où l’on peut visiter un fac-similé du “salon noir”, une partie des grottes de Niaux et visionner de nombreux petits films très pédagogiques. Il existe aussi un atelier de chasse : 

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un autre plutôt consacré aux modes d’habitations :
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un atelier d’art pariétal à l’attention des enfants :
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un panorama de chasse :
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mais aussi, un atelier consacré à la confection du feu, le labyrinthe des sons, parcours sur des sentiers où résonnent des notes, des cris d’animaux, des bruits de la nature… tout ce qui a pu inspirer les Magdaléniens et les pousser, peut-être, à créer leur propre musique.

D’autres parcours agrémentés de reproductions de traces humaines ou animales étaient proposés et c’est avec bonheur que nous avons cavalé dans la roche et derrière les cascades. 


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Le tout situé dans des paysages magnifiques, entre verdure, ciel bleu, eau et montagnes : 

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Des paysages si beaux qu’on a même tenté de faire en sorte que les poubelles ne jurent pas avec l’environnement. 
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Au terme de cette longue journée d’apprentissage, de marche et d’amusement, nous sommes rentrés non sans nous être promis de retourner sur place pour voir les véritables grottes de Niaux. 

A la maison, toute ma famille m’attendait pour fêter avec un peu d’avance mon anniversaire. Une soirée vraiment renversante car nous avons dîné dehors et comme la table est un peu à claire-voie, nous n’avons pas arrêté de renverser des trucs, ce qui n’a pas manqué de nous faire rire ! Une très bonne soirée ! 

Un anniversaire que nous avons également fêté le jour J avec une collègue et une amie. Encore une soirée bien sympathique. 

Mais tout ça, c’est fini, maintenant ! Ces vacances se terminent et dès demain, c’est le retour aux mines de sel et le début d’une nouvelle année universitaire ! Qui sait ce que je vais avoir à vous raconter, cette fois ?

18 août 2013

Ces chères vieilles pierres !

La fin des vacances se profile déjà ! Ca passe vraiment trop vite, surtout quand on est occupé. J’ai fait effectivement pas mal de chose pendant ces trois semaines. Tant de choses que je ne suis pas allée à Paris, contrairement à ce que j’avais vaguement envisagé pendant un temps. En vérité, entre les rendez-vous médicaux, les sorties prévues de longue date et les visites de la famille, je n’étais jamais libre plusieurs jours d’affilée donc, la capitale, ce sera sans doute pour une autre fois.
Nous avons reçu la visite d’une cousine de Provence venue avec son fils se reposer un peu chez nous. Nous avons fait de grandes balades dans Toulouse et les environs mais nous nous sommes également rendus à Cahors pour rencontrer le reste de la famille.
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Cahors a toujours été une très jolie petite ville mais elle est devenue, depuis quelque temps, une ville moderne, magnifique, très fonctionnelle et bien desservie. Un endroit où il fait bon vivre et que je regrette parfois d’avoir quitté, travail oblige ! De manière assez bizarre, je n’ai jamais envie de quitter Toulouse pour me rendre dans le Lot, ne serait-ce que le temps d’un week-end. Mais quand j’y suis, la nostalgie me prend et je n’en partirais plus ! En vérité, je crois que mon manque d’empressement à me rendre dans ma ville natale vient surtout du fait que j’ai toujours beaucoup de mal à en repartir une fois que j’y suis ! Cela peut sembler un peu tordu mais honnêtement, c’est bien là que le bât blesse !

Très prisée par le tourisme, Cahors propose à ses visiteurs de nombreuses animations. Cela n’a peut-être pas toujours été le cas. Il me semble que lorsque j’étais adolescente, il s’y passait beaucoup moins de choses. Mais depuis quelque temps, il semblerait qu’il y ait toujours quelque chose à aller voir où visiter. 
Cette année, la star de la ville n’était autre que le magnifique pont Valentré qui a fait l’objet d’éclairages superbes tandis qu’une voix masculine enregistrée (censée être celle du pont lui-même !!!) en racontait toute l’histoire et les légendes au cours des siècles. J’ai bien tenté de prendre quelques photos mais il m’avait semblé que mes clichés étaient de piètre qualité. Or, une fois transmis sur l’ordinateur, j’ai réalisé qu’ils étaient loin d’être si catastrophiques que ça mais je n’en avais conservé que deux… Je devrais peut-être apprendre à me faire davantage confiance ! 

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Le pont Valentré et son diable.
Enfin, des travaux effectués dans le but de construire un parking souterrain ont révélé l’existence de fortifications gallo-romaines remarquablement conservées. Le parking a été construit mais les fortifications préservées, ce qui est heureux : 





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Comment voulez-vous qu’en ayant grandi dans un endroit pareil, je ne sois pas passionnée par tout ce qui est ancien, gallo-romain, médiéval, teinté de mystère, la nature, les vieilles pierres, la Préhistoire…  Mais ça, c’est une autre (pré)histoire et ce sujet fera l’objet du prochain article de ce blog.

05 août 2013

Des classiques revisités.

De tout temps, l’œuvre de Marcel Pagnol a constitué, dans ma famille, une véritable institution. Nous avons vu tous ses films un nombre incalculable de fois : ils pouvaient passer tous les ans et même plusieurs fois par an, nous les regardions à nouveau sans nous en lasser. Nous avons aussi lu tous ses livres et regardé avec passion les adaptations de sa biographie. Nous avons aussi aimé certaines réadaptations comme “Jean de Florette” ou “Manon des Sources”. Bref, nous sommes pour ainsi dire de véritables fans. On peut affirmer sans exagérer que Marcel Pagnol était vraiment présent dans nos vies. Chaque fois qu’un de ses films était rediffusé, la soirée prenait des airs de fête et c’était un peu comme si un lointain parent marseillais venait en personne nous rendre visite. Les valeurs célébrées dans ses films correspondaient en tous points avec l’éducation que nous avons reçue. D’ailleurs, mon père, dans ses coups de gueule, ses traits d’humour et ses moments de tendresse retenue avait souvent quelque chose d’assez “raimuesque”. Et même si je sais que ce sont mes parents qui m’ont transmis les principes qui sont aujourd’hui les miens, même si je suis une personne qui vit avec son temps, je sais que c’est aussi un peu chez Monsieur Pagnol que j’ai puisé mon naturel pudique, loyal, fidèle en amitié ainsi que mon sens de la famille et mon amour de la nature ou des plaisirs vrais et simples de la vie. 

C’est donc tout naturellement que Maman et moi sommes allées voir les adaptations toutes récentes de “Marius” et “Fanny”, bien curieuses de savoir ce que Daniel Auteuil en avait fait. Nous avions déjà bien aimé sa version de “La Fille du Puisatier” sans la trouver forcément inoubliable alors nous étions vraiment impatientes de découvrir ce que l’acteur devenu réalisateur avait fait de ces deux classiques. 


 
Alors, que dire ? Les deux films résultent d’un travail de réalisation très soigné : les images de Provence et de bord de mer sont très belles, l’ambiance de la ville portuaire bien rendue ainsi que celle de l’époque. Le texte est respecté dans les grandes lignes et j’ai trouvé réjouissant d’entendre des jeunes gens qui n’avaient peut-être pas vu les versions originales rire aux éclats à la partie de cartes ou autres scènes incontournables. Pour ce qui est de l’émotion elle est également intacte : silence dans la salle et j’ai même discrètement versé ma petite larme à plusieurs reprises.

Le choix des acteurs est également judicieux. Daniel Auteuil reprend le rôle de César immortalisé par Raimu et s’en sort honorablement dans les scènes comiques ou touchantes sans en faire trop ni chercher à imiter son illustre prédécesseur. Une imitation aurait sans doute été ridicule, d’ailleurs. Jean-Pierre Darroussin campe un Panisse touchant et généreux. Quant à Marie-Anne Chazel, à des années-lumières de ses rôles de Zézette, Gigi ou Dame Ginette, elle est purement et simplement géniale en Honorine plus vraie que nature ! Et lorsque l’excellente Ariane Ascaride la rejoint pour jouer le rôle de sa sœur Claudine, on jubile !  Les deux femmes qui n’ont pas grand chose de commun à la base en viennent même à… se ressembler ! Notons enfin la composition toute en nuance de la jeune Victoire Belezy qui prête son visage joliment méridional au personnage de Fanny et nous fait oublier sans mal le jeu par trop ampoulé d’Orane Demazis. 

Quelques bémols de taille, cependant :
 - le jeune Raphaël Personnaz n’a pas toujours l’accent très juste et ne campe pas un Marius forcément convaincant
- Monsieur Brun, personnage certes secondaire mais tout de même drôlatique et attachant est ici réduit à sa plus simple expression au point d’en devenir insignifiant.
- J’ai écrit plus haut que le texte était respecté dans ses grandes lignes mais justement, manquent les “petites lignes” : des réflexions de César comme “Vous n’avez pas vu l’Andolfi ?” ou “Ne pleurez pas dans les croissants, ils sont déjà trop salés !” manquent un peu à l’appel.
- De même, on s’est principalement concentré sur la portée dramatique de l’histoire et même si on ne pouvait contourner des scènes cultes comme la partie de cartes, des moments comiques comme l’évocation de sa défunte femme par Panisse ou l’histoire du Pitalugue n’apparaissent pas et on le regrette.

On peut comprendre, cependant, que Daniel Auteuil n’ait pas voulu se livrer à un copier-coller scolaire de l’œuvre initiale. En ce sens, il témoigne aussi un certain respect vis à vis des films de Pagnol puisque son travail les revisite sans pour autant les faire oublier.

03 août 2013

K.O !

Me voilà enfin en vacances depuis une semaine. Des vacances qui seront courtes puisqu’elles ne dureront que trois semaines mais des vacances dont j’avais grand besoin. 

Je profite de ce temps libre pour me reposer, surfer sur Internet, restaurer l’apparence de ce pauvre blog en y remettant patiemment les photos disparues, prendre l’air, écrire et lire. 

Justement, j’ai fini ce jour un bouquin magnifique mais pas forcément récent puisque sorti en septembre 2012 : “La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert”, pavé de près de 670 pages signé Joël Dicker, un jeune écrivain suisse… 

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Ce bouquin m’a été offert par une collègue après que je lui ai rendu un menu service privé en réalisant pour elle la traduction d’un document en anglais en dehors de nos heures de travail. Elle m’a fait ce cadeau pour me remercier de mes efforts. Le livre promettait d’être un polar et je ne suis pas forcément portée sur ce genre de littérature. Ceux qui lisent ce blog savent que mes préférences vont à la littérature fantastique, l’héroïc fantsay, la science-fiction mais aussi le roman préhistorique et quelques ouvrages sur l’archéologie. Néanmoins, entre un ouvrage de Stephen King et un tome du “Trône de Fer” j’aime à changer de style et à parcourir un livre à l’intrigue “normale”. Avec “La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert”, je n’ai pas été déçue ! 

L’histoire est racontée à la première personne par Marcus Goldman, jeune écrivain américain confronté à un terrible syndrome de la page blanche après avoir connu un succès planétaire avec son premier roman. Las de subir la pression de son éditeur,  il décide d’aller se ressourcer dans la petite ville d’Aurora chez son ami et mentor Harry Quebert, professeur d’université et également écrivain reconnu dans tout le pays grâce à son ouvrage emblématique “Les Origines du Mal”. Durant son séjour, Marcus apprend incidemment que trente-trois ans plus tôt, Harry a vécu une histoire d’amour secrète et passionnée avec la très jeune Nola Kellergan… une histoire d’amour brutalement interrompue par la mystérieuse disparition de Nola au terme de l’été 1975. Mais bientôt tout bascule : lors de travaux dans le jardin de Harry, on déterre un squelette qui pourrait bien être celui de Nola et… un sac contenant le manuscrit des “Origines du Mal” portant la mention “Adieu, Nola chérie” ! Harry est aussitôt arrêté et risque la peine de mort. Le scandale est immense. Seul Marcus, persuadé de l’innocence de son ami va mener l’enquête à ses risques et périls, bientôt secondé par un policier local. Les témoignages des habitants d’Aurora se croisent, se télescopent, se contredisent, leurs souvenirs, au contraire, s’imbriquent, des coupures de presse et des extraits de journaux intimes nous sont livrés et la vérité se dessine lentement… du moins le croit-on mais ici, un rebondissement incroyable, là un coup de théâtre hallucinant et tout le travail d’enquête repart à zéro ! Il y a même un moment où l’on croit le travail d’investigation terminé mais il reste encore un tiers du livre à parcourir et quel tiers ! Alors que l’on se demandait ce que l’auteur pourrait bien trouver à nous raconter pendant ces deux-cents dernières pages, on est emporté dans une spirale de révélations toutes plus déstabilisantes les unes que les autres et quand on pose le livre une fois terminé sur le meuble le plus proche, on ne peut que rester assis et attendre de longues minutes d’avoir enfin digéré l’intrigue dans son intégralité. On est sonné et on se dit que ce n’est pas pour rien que deux des principaux personnages pratiquent la boxe parce que ce roman vous laisse purement et simplement K.O ! Et puis soudain, on a envie de reprendre le livre, de le relire depuis le début parce qu’on se rend compte que tout ou presque nous avait été dit bien avant la fin ! Et l’on a envie de se remettre à la chasse aux indices ! 

Honnêtement, j’avais des soupçons sur l’auteur du meurtre dès la moitié du livre mais je me rends compte que l’important, en vérité, ce n’est pas la résolution de l’énigme mais l’incroyable complexité des relations entre les personnages. Certains m’ont fait rire, d’autres m’ont effrayée, d’autre encore m’ont irritée ou émue aux larmes tandis que la confiance que j’avais en certains d’entre eux s’est émoussée avant de refaire surface,… même le narrateur a pu me paraître irritant, par moments ! Les personnages sont tous tellement attachants et ambigus à la fois ! Et si habilement croqués que malgré l’absence quasi-totale de description physique, on les voit ! Même chose pour les ambiances : elles sont terriblement bien rendues ! Que la scène se passe dans un snack-bar, au bord de la mer ou dans un appartement cossu de New York, on s’y croirait !

La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert” n’est pas qu’un polar. C’est la chronique très juste d’une petite ville américaine trop paisible pour être honnête, une véritable comédie humaine contemporaine ! C’est aussi une interrogation sur l’écriture, une histoire d’amour et une histoire d’amitié, servies par une intrigue qui vous balade dans tous les sens et vous laisse hagard sur votre siège, une fois le livre refermé. C’est du grand art ! Merci, Mr Dicker ! Vous avez réalisé là un travail d’orfèvre ! Rien d’étonnant à ce que votre livre ait été plébiscité au point de recevoir le Goncourt des Lycéens au titre de l’année 2012 et le Grand Prix du Roman de l’Académie française 2012.  C’était amplement mérité…