Un état des lieux dont on se souviendra !

Entrées dans notre petite maison le 21 juin, nous devions rendre les clés de l’appartement le 30 seulement ce qui nous a donné le temps de le briquer et de le vider presque entièrement. Il restait en effet quelques vêtements empaquetés  dans les placards, quelques bouquins volumineux, un vieil écran d’ordinateur et quelques produits d’entretien nécessaire au nettoyage final.

Je tiens à rendre ici un hommage particulièrement appuyé à Maman qui a assumé seule le nettoyage et le re-tapissage de cet appartement pendant que j’étais au travail. Les chats, en effet avaient un peu gratté le papier peint, ce qu’ils ne font absolument pas ici, trop occupés qu’ils sont par le jardin, sans doute ! En plus, ils sont mignons ! Ils ne cherchent pas à partir !

Mais je m’égare ! Revenons à Maman qui s’est vraiment donnée à 800% pour que nous puissions être certaines de rendre cet appart’ dans l’état où nous l’avons trouvé. Malheureusement pour elle, elle n’a pas eu assez de colle pour poser le dernier lé de papier et ça, bien sûr, ça n’a pas du tout plu aux propriétaires quand ils sont venus faire l’état des lieux ! Ca, a limite, je peux le comprendre ! Ils n’ont pas davantage aimé qu’une clé ait été égarée dans le déménagement ! Je dis bien EGAREE ! Elle n’est pas perdue : elle va forcément ressortir ! En plus, on a fait réaliser un double et on ne va pas tenter de rentrer à nouveau si on retrouve cette clé ! On est trop bien là où on est, maintenant ! Mais bon, je peux entendre leur mécontentement à ce sujet et s’ils veulent, à titre de compensation, garder un peu de la caution que j’avais versée pour cet appartement, je l’admettrai sans problème.

En revanche, ce que je n’accepte absolument pas et Maman encore moins, c’est qu’ils aient osé émettre des doutes sur la propreté de l’appartement que nous leurs rendions… et accessoirement sur la nôtre ! Or s’il y a un défaut que nous n’avons pas, c’est bien celui-là ! Nous avons peut-être été mal organisées sur certains aspects de ce déménagement, notamment au niveau de quelques formalités administratives ! Nous nous sommes sans doute laissées dépasser par les évènements puisque la tapisserie n’était pas totalement posée ! Nous avons certainement été assez “bordéliques” pour égarer une clé… mais nous ne sommes PAS des gens sales ! Et ce n’est pas parce que Maman commence à prendre un peu d’âge qu’elle est impotente, négligée ou incapable de tenir convenablement un intérieur ainsi que cela a été sous-entendu ! Niveau propreté elle pourrait sans problème en remontrer à plus d’un ! Et pour cause ! Elle a été employée de maison toute sa vie et elle a gardé les mêmes employeurs pendant des décennies entières, jusqu’à ce que la mort les sépare, la plupart du temps ! Et des gens parfois très haut placés chez lesquels elle a assuré l’intendance et le service dans des réceptions auxquelles étaient invitées des personnes très en vue ! Si je voulais tout raconter ici, on ne me croirait même pas ! Tout ça pour dire que Maman est tout sauf une souillon et malgré son âge, elle sait encore tenir une maison ! Et je pense pouvoir affirmer qu’elle m’a appris à en faire autant ! D’ailleurs, j’avais déjà quatre déménagements à mon actif avant celui-ci et jamais au grand jamais on ne m’a fait ce reproche-là ! J’ai toujours récupéré l’intégralité de mes cautions et c’était pourtant déjà Maman qui m’aidait !

Malgré cela, nos propriétaires, un couple que nous tenions en très haute estime et avec lequel nous n’avions jamais eu le moindre problème ont montré leur vrai visage en commençant par dire que l’appartement n’était “pas impeccable” alors que, je le répète, Maman avait passé plusieurs jours à le briquer avec fureur et qu’on aurait pu manger par terre sans le moindre scrupule. Puis, on est passé du stade “pas impeccable” à “On ne devait pas souvent faire le ménage, ici !” avant de terminer par “Niveau ménage, tout est à refaire !”. Il nous a d’ailleurs été précisé que ce serait à refaire par eux et surtout pas par nous : manifestement, nous ne faisions pas l’affaire et eux ne se voyaient pas “proposer un appartement dans un état pareil aux nouveaux locataires” ! Vraiment, à les entendre, nous leur laissions un appartement inhabitable ! Un taudis ! Mais s’il avait été si insalubre que ça, auraient-ils pu le relouer dès le lendemain comme ils l’ont pourtant fait ?

Je vous ferai grâce des soupirs désapprobateurs, petits mouvements de tête agacés et autres échanges de regards entendus entre les deux époux ! Soyons clairs, ils ne voulaient tout simplement pas nous rendre notre caution ! On nous a reproché de la poussière, certes, mais sans vouloir comprendre qu’il y a, depuis plusieurs mois, un chantier juste de l’autre côté de la rue et que tous les jours, TOUS LES JOURS, nous avons été en lutte contre cette fichue poussière ! D’ailleurs, ce chantier n’est pas totalement étranger à notre départ ! Entre le bruit et la poussière, justement, nous en avions plus qu’assez ! Le besoin d’une chambre supplémentaire et l’incroyable chance d’avoir trouvé cette petite maison ont fait le reste !

La cuisine a été jugée “crasseuse et grasse”. Il va de soi que c’est complètement faux ! Tous les éléments de la cuisine avaient été nettoyés minutieusement. Maman avait même été jusqu’à démonter les poignées pour les nettoyer à fond et en nettoyer le tour sur les portes ! La crasse n’est pas le genre de la maison ! Quant à la graisse… le four avait fait l’objet d’un nettoyage scrupuleux et nous ne nous en étions plus servies pour ne pas le resalir après ça. La vitrocéramique et la hotte aspirante étaient impeccables elles aussi ! Mais apparemment, cela ne suffisait pas à ces gens dont je me demande dans quel genre d’endroit ils vivent ! Un labo stérilisé, sans doute !

Selon eux, le joint de la baignoire aurait dû être refait. Selon moi, il n’y avait aucun problème avec ce joint mais on ne peut pas vivre quatre ans dans le même endroit sans que certains éléments ne s’usent un peu ! Les ventilations avaient été nettoyées mais il aurait fallu, paraî-il, les démonter pour les astiquer plus encore… Mon ancien chef de service, JM, qui est propriétaire de son appart’ m’a dit que nous avions bien fait de ne pas la démonter ! Il l’a fait pour une des siennes, n’a pas su vraiment la replacer et maintenant, elle fait un bruit d’enfer… Encore un truc qu’on aurait pu nous reprocher ! Ah oui ! Un peu de terre serait passée sous le caillebotis de la terrasse parce que Maman avait mis des fleurs et qu’il n’a pas été possible de tout aspirer… Rien de bien méchant ! On aurait vraiment dit que c’était la fin du monde !

Et pourtant, par ailleurs, pas un poil de chat ni de chien, pas un grain de litière, aucun meuble et aucun revêtement abimé à part le papier peint que nous avions remplacé, pas une vitre cassée, pas de tâche indélébile sur le sol les murs ou les plafonds, aucun store endommagé,  pas un trou dans les murs, des sanitaires irréprochables… Ca, au moins, ces gens l’ont admis ! Encore heureux ! 

En tout cas, tous les gens qui sont venus chez nous et à qui nous contons cette mésaventure en ont été très choqués ! Jérémy, qui habitait avec nous, en a été le premier abasourdi ! Il sait bien, lui, que l’appartement était nettoyé tous les jours ! D’autres amis et voisins qui sont venus chez nous et y ont parfois même pris un repas se sont dits prêts à témoigner en notre faveur si nécessaire ! Je ne voudrais pas me lancer dans une procédure qui me coûterait plus cher que ma caution mais j’aimerais bien que notre honneur soit quand même sauf ! Parce que Maman, la pauvre, en a fait et en fait encore une maladie ! Au point que son médecin l’a mise sous antidépresseurs ! On l’a véritablement frappée dans ses œuvres vives avec ces reproches injustifiés ! Elle en a perdu du poids et a refusé pendant plusieurs jours toute proposition de sortie ! Je ne voudrais pas qu’elle sombre dans la déprime et du coup, je n’exclus pas l’idée de nous défendre ! D’autant que mes anciens proprios sont dans l’illégalité ! Ils m’ont fait signer l’état des lieux sans me le faire lire et ne m’ont pas fourni de double ! Alors nous allons voir : il y aura peut-être une suite !

Un déménagement épique !

Nous voici donc établies dans notre adorable petite maison, Maman et moi. On peut dire que l’installation est terminée à 80%. Le garage reste encore un peu encombré et la chambre d’amis, déjà rebaptisée “chambre d’Alexandre” est remplie de cartons et de sacs multiples alors que le mobilier tout neuf n’est pas encore monté. Rien de grave : j’ai toujours “sacrifié” une pièce lors de mes précédents déménagements !

Ah, ce déménagement, parlons-en ! Ce fut épique ! D’abord, les déménageurs sont arrivés avec trois quarts d’heure de retard et quand ils ont été là, nous nous sommes aperçues qu’ils n’avaient pas amené le monte-charge ! Or, nous avions bien spécifié qu’il serait indispensable et nous avions  même payé pour ça ! En effet, le syndic de la résidence interdit que l’on utilise l’ascenseur pour déplacer des meubles lourds car cela entraîne des pannes ! Mais comme il n’y avait pas d’autre solution, ces Messieurs ont décidé d’utiliser l’ascenseur envers et contre tout ! Et tant pis si nous leur expliquions que les ennuis risquaient d’être pour nous ! Autant dire que tout le monde était plus ou moins énervé et qu’au départ, l’ambiance était quelque peu tendue entre ces trois déménageurs et nous ! En prime, ils avaient l’air assez désagréablement surpris par l’abondance des meubles et par le fait que nous n’ayons pas tout plié dans des cartons… Forcément ! On nous en avait fourni un nombre plutôt réduit à tel point que quelques voisins et proches compatissants nous en avaient donné ! Et nous avions bossé jusqu’à 1h du matin, la veille ! Pour nous lever à 5h ! Autant dire que les nerfs de tous étaient à vif !

Toutefois, au fil des heures, le dialogue s’est engagé et l’ambiance s’est détendue entre ces messieurs qui travaillaient vite et bien et nous qui n’hésitions pas à mettre la main à la pâte !

Il fallait en plus surveiller les chats ainsi que Floppy, le york de mon frère, dont nous avions la garde pendant qu’il séjournait au Puy du Fou avec son épouse et ma nièce Magalie. Une semaine de vacances prévues de longue date. Déjà, la cohabitation entre l’un de mes chats, Céleste, et ce petit chien rapide comme l’éclair ne se faisait pas sans mal ! Nous avions même frisé le drame deux soirs plus tôt, mes deux fauves ayant sauté sur le pauvre petit qui ne faisait pas du tout le poids ! Alors gérer toute cette marmaille en plein déménagement, ce n’était pas vraiment simple ! Et justement, ne voilà-t-il pas qu’au moment de quitter l’appartement, mon chat Pilou demeurait introuvable ! La porte d’entrée restée longuement ouverte me laissait présager le pire et en plus, quelqu’un avait dit, dans le quartier, qu’un gros chat noir errait dans les rues en miaulant tristement, l’air perdu ! Malheureusement, ce n’était pas du tout le moment de le chercher et de faire attendre les déménageurs alors, nous sommes parties avec eux à la nouvelle maison la mort dans l’âme mais tâchant quand même de faire bonne figure.

L’installation a commencé dans une ambiance enfin bon enfant puis, les déménageurs ont décidé de faire une légitime pause et d’aller déjeûner dans une proche bourgade. Restées seules, nous sommes reparties dans l’appartement presque entièrement vidé histoire de nous sustenter aussi mais surtout de remettre la main sur notre chat. Mais toujours pas trace de Pilou… jusqu’à ce qu’il reparaisse soudain devant nous, comme s’il sortait de nulle part ! J’imagine qu’il avait dû se cacher derrière le chauffe-eau ou sous l’évier… Enfin, c’est la seule explication rationnelle que j’arrive à donner mais par moments, je me demande si ce chat ne passe pas d’une dimension à l’autre car il m’a déjà joué ce tour pendable de disparaître corps et biens puis reparaître on ne sait d’où !

Rassurées, nous sommes retournées à la maison où les travaux d’installation ont repris jusqu’à la fin de l’après-midi ! Je dois reconnaître que ces déménageurs d’un abord plutôt bourru ont bien travaillé ! Ils ont notamment parfaitement remonté mon lit qui avait une fâcheuse tendance à craquer et ne le fait plus ! Un lit dans lequel je suis tombée le soir venu sans aucun regret par rapport à la Fête de la Musique qui battait son plein dehors !

J’ai maintenant une chambre mansardée que j’adore avec une salle de bains attenante, le tout sur une mezzanine dont j’ai fait mon bureau ! L’ensemble est un peu chaud en été et j’espère qu’il ne sera pas trop frais en hiver mais j’ai fait de cet étage supérieur mon véritable petit domaine et j’en suis totalement folle ! En empruntant un escalier de bois idéalement bruissant, on arrive dans un charmant séjour rustique  agrémenté d’une petite cheminée et puis il y a les chambres de Maman et d’Alex, la cuisine, rustique elle aussi, le cellier le jardin, la cour… Oh, cette maison n’est pas immense et ce n’est pas un palais mais néanmoins, je l’adore ! Je m’y sens bien et je n’y éprouve aucune angoisse malgré les craquements des poutres et du plancher ! C’est un endroit qui me ressemble ! L’appartement où nous avons passé quatre ans était bien agréable aussi mais vivre ici, c’est incomparable !

D’ailleurs, cet appartement, je croyais le regretter un peu au nom des belles années que nous y avons vécues. Je pensais que le quitter me ferait un peu de peine mais ce ne sera finalement pas du tout le cas et vous saurez pourquoi lors du prochain article car si je raconte tout maintenant, ce billet va être encore plus kilométrique qu’il ne l’est déjà !