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23 mars 2008

Cinq filles à la maison.

Le dimanche suivant vit donc notre retour en France au terme d'un voyage éprouvant mais sans histoire, si ce n'est les films que se faisait inutilement JM : arriverions-nous à temps à l'aéroport ? Nos bagages arriveraient-ils à Toulouse sans encombre ? Les retrouverions-nous ? Avions-nous tous bien nos papiers, nos cartes d'embarquement, nos... Mais j'arrête-là ! C'était bien assez pénible comme ça !!!! Il y a des gens, comme ça, qui ne savent pas stresser sans transmettre leur stress aux autres ! Leur générosité les perdra, franchement !

Rentrée enfin chez moi en fin d'après-midi, j'ai retrouvé ma mère, ma belle-soeur Joêlle ainsi que mes deux nièces. Impossible pour moi de décompresser après ce long périple : il a fallu très vite trouver une organisation afin que nous puissions co-exister toutes les cinq dans 75m² sans nous marcher dessus. Enfin, tous les huit, d'ailleurs ! Car il fallait aussi compter avec les chats et Myrtille. Nous avons commencé par le couchage : je dormais avec Maman dans ma chambre, Joëlle avec Magalie dans la chambre d'amis et Manue dans le canapé qui n'est même pas un convertible !

Dès le lendemain, je suis repartie au travail mais mes pensées étaient principalement tournées vers mon frère dont l'opération devait se dérouler ce même jour. Elle a duré pas moins de six heures et s'est déroulée aussi bien que possible. Le matin suivant, je pouvais avoir Alain au téléphone. Il s'exprimait d'une manière cohérente mais avec une voix fatiguée. Le plus dur semblait passé.

Dure ? C'est ce qu'est rapidement devenue la cohabitation dans mon appartement ! Oh, je ne parle pas de Manue ni de Joëlle et encore moins de Maman. Mais avec Magalie, ça n'a pas été facile tous les jours. Etait-elle perturbée par ce qui arrivait à son père ? Sans doute ! Toujours est-il que nous avons eu droit à des colères et caprices à n'en plus finir ! Avec, en option, une séance de trépignements sur le plancher, comme si elle avait quatre ans ! Or, qu'un gamin tape du pied par terre quand il est en colère, c'est une chose ! Mais Magalie, elle, à 27 ans et fait plus de 130kg à cause de sa maladie ! Résultat, quand elle pique sa rogne, c'est tout mon appart' qui tremble du sol au plafond, et ceux de mes voisins aussi ! Heureusement, ils ont bien compris dans quel état se trouvait ma nièce et se sont donc montrés compréhensifs et ne m'ont rien dit.

Et s'il n'y avait eu que ça ! Il a fallu qu'en prime, elle farfouille partout dans mon appartement ! Dans ma pharmacie (espérait-elle y trouver à manger ?), dans mes placards (deux sucettes à la menthe et à l'anis que j'avais ramenées de Paris ont ainsi disparu !) et dans mon réfrigérateur également ! Là, c'est une plaquette de chocolat ornée d'une photo de Riga que j'espérais offrir qui est passée à l'as ! Et comme si ça ne suffisait pas, elle nous répondait mal et je ne parle pas de cette nuit où elle avait décidé, à cinq heures du matin, que nous avions suffisamment dormi et où elle n'arrêtait pas de parler toute seule à haute voix dans sa chambre, sourde à nos protestations !

Je veux bien admettre que ma nièce est malade, lourdement handicapée y compris mentalement. On fait tout pour être tolérant, ouvert, patient, mais parfois, cela demande un effort considérable ! Surtout quand elle vous soutient qu'elle n'a rien volé dans vos placards ou qu'elle rend quelqu'un d'autre responsable des bêtises qu'elle fait ! Encore que, pour les sucettes, j'ai réussi à lui faire avouer !

Honnêtement, ce n'est pas parce qu'elle s'est servie dans mes friandises que je râle ! C'est avant tout parce qu'elle joue avec sa vie ! Si j'avais pu imaginer un seul instant qu'elle séjournerait une dizaine de jours chez moi, jamais on n'y aurait trouvé de telles douceurs, c'est évident ! 

Quoique ! Je fais des reproches à Magalie mais ce n'est peut-être pas elle qui m'avait piqué ma sucette à la menthe et celle à l'anis ! D'après une photo qui m'a été communiquée récemment, je ferais peut-être mieux de m'intéresser au cas d'un autre suspect ! 



Eh, hé, sacré Mika !

Ben oui ! Il reste au moins l'humour quand la vie devient trop pénible !

Et Dieu sait qu'elle le devenait de plus en plus ! A mesure que le temps passait, Alain se montrait toujours plus agité, irritable, voire carrément odieux avec ceux qui lui rendaient visite. Je suis allée le voir le dimanche suivant, en compagnie de toutes ces filles et de Michel, venu là pour l'occasion, et il n'a pas arrêté d'enguirlander tout le monde ! Et quand je dis "enguirlander", je suis extrêmement gentille, polie et indulgente ! Encore qu'il ne m'a pas dit grand chose à moi mais Joëlle, Manue et Maman n'ont pas arrêté d'en prendre plein la figure pendant plusieurs heures. Je ne savais plus où me mettre, tant j'étais mal pour elles ! Si j'avais su conduire, je serais rentrée chez moi sans délai, non mais !

Mais il paraît que tout ça est une réaction on ne peut plus normale à une opération tout de même très lourde. Alain est parti en maison de repos le lundi suivant (bien qu'il n'ait cessé de marteler, la veille, qu'il n'irait pas !) et mon appartement s'est, par la même occasion, vidé d'une grande partie de ses occupantes. Seule Maman est restée avec moi quelques temps encore puis au terme de quelques jours d'un calme relatif, elle a fini par rentrer à son tour. Il fallait bien qu'elle soit un peu chez elle et moi, j'étais attendue à Paris pour un colloque de deux jours auquel allait succéder le week-end de Pâques passé en compagnie de Gus.

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