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07 février 2007

Une journée entre rire et larmes

Malgré l'heure tardive à laquelle nous nous sommes couchées, nous nous sommes toutes levées sans souci et avons pu partir à l'heure prévue. Gus a bien pu prendre son taxi, puis son train et arriver à bon port en milieu de journée. Ma nièce est allée à la fac sur ses béquilles et moi au bureau.
La pause café de ce matin a d'ailleurs été une occasion de bien rire ! Il se trouve que dans notre établissement, une des formatrices fait les crêpes comme personne et JM, qui est gourmand comme ce n'est pas permis lui avait demandé de nous en faire pour aujourd'hui. Malheureusement, il avait oublié qu'il devait absolument se trouver à Paris pour des raisons professionnelles ce jour. Notre collègue était donc fumasse car elle avait avant tout fait ces maudites crêpes pour lui et il n'était pas là. J'ai même un peu fait les frais de sa mauvaise humeur, d'ailleurs ! Mais les crêpes n'ont pas été perdues pour tout le monde : non seulement, toutes les filles du service s'en sont délectées - moi la première ! - mais l'une d'entre nous a eu l'idée particulièrement cruelle de dénicher une page blanche pour y recueillir nos impressions et commentaires à adresser au pauvre JM si cruellement spolié ! Chacune y a été de sa signature et de sa dédicace. Moi, j'ai écrit : "Merci beaucoup pour ton sens aigu du sacrifice. Les crêpes sont délicieuses. Merci encore. Vraiment ! C'est trop ! Mimi". C'est vachard mais je n'ai pas été la plus cruelle : une de mes autres collègues n'a rien trouvé de mieux que de déchirer un petit bout de crêpe et de... l'agrafer sur la feuille en question en guise de souvenir ! Pauvre homme martyrisé par toutes ses collaboratrices sans coeur ! Mais même si nous lui en avions gardé une, elle aurait été toute desséchée à son retour ! On est quand même une belle bande de harpies déchaînées !
La journée s'est poursuivie de manière plutôt agréable et puis ce soir, j'ai eu l'idée de regarder un reportage sur le massacre de Guyana, l'histoire de ce groupe sectaire dont le gourou avait poussé les membres, des centaines de personnes, à s'empoisonner après avoir éliminé leurs enfants . C'est un de mes premiers souvenirs télévisuels et cette histoire affreuse m'avait terriblement marquée mais je n'en connaissais pas très bien tous les rouages exacts. Le documentaire était constitué de témoignages de rescapés, de reconstitutions, d'images d'archives et surtout d'enregistrements et l'on pouvait entendre, sur le dernier, les cris d'agonie de tous ces malheureux sacrifiés pour rien à la folie d'un homme qui, même au milieu de cette débauche d'horreur persistait à se montrer cynique et froid, insistant sur le bien-fondé de ces actes affreux. C'était vraiment poignant et j'avoue en avoir pleuré devant mon écran et même en être encore profondément retournée. Je me rappelais pourtant ces images et ses sons mais je pensais qu'il s'agissait de souvenirs d'enfance déformés. Eh bien pas du tout : c'était vraiment aussi horrible que ça ! D'aucuns me demanderont pourquoi je passe mon temps à regarder des trucs aussi épouvantables : je ne rate jamais un "Faites entrer l'accusé" ni un "Secret d'actualité" à moins que, concurrence oblige, les deux émissions soient diffusées en même temps. Je regarde ça quitte à attraper de la terreur nocturne, des insomnies ou des cauchemars mais il ne s'agit pas, pour moi, d'assouvir de malsains fantasmes en regardant des horreurs. En fait, je cherche à comprendre ! Je veux savoir pourquoi, comment, des gens comme vous et moi basculent dans le mal, dans l'horreur, l'inimaginable, l'incompréhensible... Cela vient peut-être d'une peur rétrospective due au fait que je me baladais dans les rues de Toulouse à vingt ans alors que Patrice Allègre y sévissait ! Non, je ne crois pas : de tout temps, des histoires comme celle des soeurs Papin, du boucher de Hanovre ou de la Comtesse Bathory m'ont fascinée. N'allez pas croire que j'aimerais en faire autant ni que je m'en sentirais capable. Simplement, j'essaie de savoir ce qui pousse ces simples humains à agir de manière aussi diabolique alors qu'ils ont été, comme tout un chacun, des bébés mignons, innocents et purs... Et bien sûr, je n'aurai jamais la réponse à cette question-là ! Parce que le pire, dans tout ça, c'est que bien peu de gens agissent avec cynisme et que même ceux qui commettent les pires horreurs sont sans doute persuadés d'agir en leur âme et conscience ! Personne ne se dit "je fais le mal et je le fais exprès". Tout le monde pense "je fais ça parce que j'ai raison et parce que c'est juste". C'est drôlement tordu, un être humain, tout de même ! Les animaux se fichent une bonne peignée et puis roulez jeunesse ! N'arrive que ce qui doit arriver ! Mais nous, les humains, quelles étranges machines à penser (ou à ne plus penser !) pouvons-nous devenir, parfois ! C'est vraiment la chose la plus effrayante du monde, à mes yeux ! L'usage déplorable que l'on peut faire de ses neurones, parfois ! Tant qu'on ne fait de mal à personne, ça va encore mais quand on en vient à de telles extrémités, ça dépasse l'entendement !

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