J’écris ces quelques lignes depuis le train qui me ramène de Paris où je me suis rendue, malgré tout. J’ai trouvé un espace de travail confortable pour m’installer avec mon ordinateur et faire ma geek tranquillement. Malheureusement, pas moyen de me connecter même si un réseau gratuit existe. Tant pis ! Ce message partira plus tard. Quand j’aurai regagné le fond de mon lit.
J’ai été bien absente, ces derniers temps. Non, je n’avais pas attrapé la grippe A ! J’y ai pourtant presque cru, à un moment ! Je me suis en effet arrangée pour m’enrhumer en plein début d’été ! Rien de plus désagréable que ça ! Mon médecin s’est posé les mêmes questions que moi et a fait toutes les vérifications nécessaires. Il faut dire que le lycée toulousain mis en quarantaine n’est pas si loin de chez moi ! Mais j’avais trop peu de fièvre pour que ce soit cette maudite grippe. Juste une bonne crève. Voilà ce qu’on y gagne, à dormir avec la fenêtre ouverte ! Je me suis quand même retrouvée avec un traitement de cheval au bout duquel je ne suis pas encore arrivée. Lamentable !
Mais mon silence est surtout dû à un sévère manque d’inspiration pour rédiger des articles de blog. D’inspiration mais pas de sujets ! Ah ça non ! J’avais beaucoup de choses à raconter mais ne savais comment les formuler ! En vérité, je couvais, en plus de mon rhume, une grosse colère contre les gens en général. Au point de songer à transformer le nom de ce blog en… Mimi’zanthropie !
Commençons déjà par ce qu’il m’est arrivé avec une collègue déléguée syndicale, au boulot, à peine trois jours après que je sois revenue de Lettonie. J’étais en train de bosser tranquillement avec JM quand cette furie fait irruption dans mon bureau et commence à entreprendre mon supérieur sur je ne sais trop quelle émission ou reportage politique passé à la télé la veille. Puis, alors qu’elle n’avait pas encore fait cas de moi, avait débarqué dans mon bureau sans frapper à la porte, sans y être invitée et sans même dire bonjour, elle se tourne vers moi et me balance sèchement, de sa voix tonitruante : “Et toi, tu as regardé ?”. Moi qui rentrais à peine du fin-fond de l’Europe, qui ne savais même pas qu’il y avait une émission politique la veille et qui d’ailleurs, les regarde assez peu car la plupart du temps, tout ça n’est que verbiage et effets d’annonces, selon moi, je lui réponds tranquillement que non. Et la voilà qui part littéralement en vrille et se met à me hurler dessus qu’”il faut regarder ce genre de programmes et que ce n’est pas quand on sera en dictature qu’il faudra se rendre compte que la politique, c’est important” !. Ceux qui lisent mon blog auront sans doute deviné que je ne suis pas spécialement du bord de ceux qui nous gouvernent mais de là à parler de dictature, tout de même, il ne faut pas exagérer ! Et puis surtout, je n’aime pas qu’on me prenne bille en tête comme ça et surtout pas de bon matin. Je lui ai répondu que je faisais ce que je voulais chez moi et que si je ne voulais pas d’une dictature en France, je ne la voulais pas davantage dans mon bureau ! Alors là, que n’ai-je pas dit ? Je me suis fait répondre que “par les temps qui courent, il faut se serrer les coudes au lieu de sortir des conneries pareilles” ce à quoi je n’ai pas manqué de répondre que je ne lui avais rien demandé et qu’elle était venue m’agresser sans raison. Elle en a alors appelé aux “valeurs de mai 68” dont je devais “bien me foutre” et comme elle m’avait franchement énervée, je lui ai répondu qu’effectivement, je m’en foutais royalement vu qu’à l’époque, j’étais au berceau. Ce n’est probablement pas la meilleure répartie de ma vie mais au moins ai-je réussi à la faire partir de mon bureau en pestant ! Si elle avait insisté, je n’aurais pas hésité à en remettre une couche en disant que les plus gros bourgeois et autres pleins-de-fric n’étaient autres que les plus virulents soixante-huitards d’autrefois ! Ce n’est pas forcément ce que je pense mais on ne vient pas m’agresser impunément comme ça ! Non mais c’est quoi, ça ? Le soviétisme, j’en reviens et je vois quels ravages à pu causer cette tentative de formatage des masses ! Ce n’est pas pour supporter qu’une espèce d’apparatchik remontée comme une pendule surgisse dans mon bureau tel un taureau dans l’arène et se mette à m’engueuler parce que je n’ai pas regardé ce qu’il fallait à la télé ! Je ne me suis pas syndiquée pour me faire sermonner comme une gamine ni pour qu’une “petite mère des peuples” me dicte ma conduite et me dise ce que je dois faire de mes soirées ou pas ! J’envisage donc très sérieusement de quitter ce syndicat ! Déjà, il y a eu des élections et je n’ai pas voté pour eux ! Cette mentalité ne passera pas par moi ! Je ne fraie pas avec des ayatollahs ! Non mais des fois !
Autre raison de basculer dans la Mimizanthropie : dernièrement, c’était la fête à Castanet Tolosan, la bourgade où je vis. Je vous ferai grâce de la traditionnelle bagarre entre villes rivales : j’ai eu le plaisir d’apprendre que les jeunes de Saint-Orens et ceux de Ramonville, deux villages voisins, ne peuvent pas se voir entre eux. Et comme Castanet se trouve entre les deux, c’est là qu’ils viennent tous les ans régler leurs comptes pendant la fête. Nous avons donc eu tout le loisir d’observer une centaine de jeunes abrutis s’affronter sous nos fenêtres dans un déchaînement de violence tout de même bien canalisé par la police municipale. Consternant ! Saint-Orens/Ramonville ! Vous parlez d’une frontière, vous ! Il paraît que ça a toujours été comme ça et qu’on ne peut le résoudre ! Sachant cela, comment espérer que l’on vienne un jour à bout du conflit israélo-palestinien, je vous le demande ?
Mais ce qui m’a le plus choquée s’est déroulé le lundi suivant quand Maman, une voisine et moi-même sommes allées voir le traditionnel feu d’artifice tiré le dernier soir de la fête. Après avoir péniblement atteint le milieu du parc, derrière la mairie, passant parmi des gens qui nous bousculaient sans vergogne sans s’excuser (et en osant même protester et s’en prendre à nous !), nous avons commencé à attendre. La plupart des spectateurs, pourtant assez jeunes, étaient assis, voire carrément vautrés dans l’herbe. Pas question d’en faire autant pour Maman qui vient d’être malade, ni pour notre voisine qui a une prothèse de hanche. Et comme je les accompagnais, je n’allais pas m’asseoir non plus : je préférais rester à leur niveau. Eh bien, alors que le feu d’artifice n’avait MÊME PAS commencé, des exclamations, protestations et même des ordres ont commencé à fuser de toutes parts ! Et il fallait voir comment c’était formulé ! “ASSIS !!!”, “POUSSEZ-VOUS !!!!”, “ASSIIIIIIIIIIIIIS !”. Un “s’il vous plaît” ou un “merci” doit sans doute écorcher la bouche ! Au bout d’un moment, de guerre lasse, je me suis retournée et leur ai fait remarquer qu’on ne pouvait en aucun cas boucher la vue car ce n’était pas un spectacle sur scène ou sur écran mais un feu d’artifice qui allait monter dans les airs et qu’ils n’avaient qu’à lever la tête ou se lever eux-mêmes pour mieux voir : ils avaient l’air suffisamment en forme pour ça ! Il y a bien eu d’autres protestations mais finalement, tous ces mauvais coucheurs se sont fatigués avant nous ! Ah, mais !
Dernière anecdote exaspérante : dans le cadre de mon travail, on a installé dans mon bureau un prototype d’ordinateur conçu pour les personnes très malvoyantes afin que je le teste à titre expérimental et donne ensuite mon avis. Les choses sont bien claires, il s’agit SEULEMENT d’un matériel d’étude que je ne vais pas garder. Je fais juste le cobaye pendant quelques jours. Il va de soi que cet engin énorme ne passe pas inaperçu et suscite la curiosité de nombreux collègues. Eh bien, si certains, croyant qu’on s’est enfin décidé à aménager mon poste, se montrent sincèrement ravis, d’autres sont étonnés, voire méfiants ! Ils ont l’air de se demander ce qu’est ce gros machin et pourquoi, j’ai ça, MOI, dans mon bureau ! Pis ! JM lui-même, ce cher JM que je considère plus comme un ami que comme un chef, fait montre d’une hostilité non feinte vis à vis de cet appareil qui, selon lui, ressemble surtout à une chaise électrique ! Il faut dire qu’il n’est pas particulièrement marié à l’informatique mais de là à se réjouir ouvertement et pousser des soupirs de soulagement ostensible quand j’explique que cet objet ne va pas rester là, il exagère ! Il a même eu l’air de me dire, l’autre jour, que mon bureau ne désemplissait pas depuis l’installation de cet ordi et que cela me distrayait de mon travail ! Ce à quoi je me suis empressée de répondre que mon boulot ne se limitait pas à la rédaction de convention ni au suivi de la formation mais que j’étais AUSSI censée m’intéresser aux aménagements de postes des personnes handicapées ! Le “dossier handicap” est même ma principale mission, dans cette école… Normalement ! D’accord, je trouve les autres aspects de mon travail extrêmement intéressants et j’admets que le “dossier handicap” me pèse parfois car il me ramène à ma propre situation mais justement ! J’ai beau être miro comme dix taupes et préposée à l’aménagement des postes DES AUTRES, je n’ai JAMAIS demandé ne serait-ce qu’une lampe pour améliorer l’installation de mon propre bureau ! J’ai récupéré la lampe de quelqu’un qui partait ! Ah, si ! J’ai demandé une loupe, une fois, l’ai obtenue et m’en contente parfaitement. Il est vrai que le gros ordi, trop perfectionné, me désorganise un peu. C’est pourquoi je teste cet engin mais NE VEUX PAS le garder ! C’est marrant, tout de même ! On dirait que JM est JALOUX de cet ordinateur, comme mon chat Céleste l’est de mon propre PC : quand j’écris, le soir, au lit, il me bouscule, se couche sur le clavier, me mordille la main, miaule, se frotte la tête contre l’angle de l’écran comme pour te dire “Pendant que tu t’occupes de cet objet carré, tu ne fais pas cas de moi !”. Céleste et JM, même combat ? Auquel cas, c’est Céleste qui sort vainqueur car ce n’est qu’un chat et il n’est pas censé avoir conscience de tout !
En attendant, voilà où j’en suis ! Un peu écœurée par le genre humain, je l’avoue ! Ah, que ne puis-je conduire et vivre paisiblement dans une maison isolée au milieu des bois parmi les chiens et les chats, loin du bruit, de la fureur, de la mesquinerie et parfois de la méchanceté pure et simple…
Je crois qu’en vérité, j’ai tout simplement besoin de vacances ! Certes, je viens de passer un week-end à Paris mais il n'était pas forcément reposant. J’y reviendrai dans un prochain article.
1 commentaire:
Hahaha !
Excellent, tout bonnement excellent ! Drôlement bien rédigé, en plus ! Quel style éblouissant ! Tu devrais faire des chroniques dans la presse !!!
Tiniy, ptdr !
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