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03 mai 2008

Hommage à un qui n'est plus là.

Toujours à la faveur de mon déménagement, j'ai remis la main sur des photos de mon petit Figaro, mon Fifi, un chat, que dis-je ? un chaton que j'ai vraiment adoré bien qu'il n'ait partagé ma vie que huit mois environ.




C'était en octobre 2001 : Jérémy était parti réviser ses devoirs sur la terrasse de notre ancienne maison (il fait encore assez beau, dans le Lot, en octobre) et le voilà qui rouvre la porte à toute volée et nous lance : "Venez voir ! Pomponnette a fait des bébés ! Y'a des nouveaux petits chats : ils ont les yeux ouverts !".

Sacrée Pomponnette ! Voilà donc pourquoi elle nous revenait si rarement et si amaigrie, depuis quelques temps ! Qui a dit que les animaux n'ont qu'un instinct et ne comprennent rien ? Elle avait sans doute remarqué que, lorsqu'elle faisait des petits, Maman se chargeait de les "endormir" (à mon grand dam, d'ailleurs, mais alors, nous en aurions eu trente dans la maison !). Forte de cette expérience, elle était allée mettre bas Dieu savait où et elle nous ramenait à présent deux chatons aussi attendrissants l'un que l'autre et rigoureusement "intuables" à présent ! On ne s'en prend pas à de petites créatures qui ont ouvert les yeux sur le monde. Çà ne se fait pas !



Voilà que nous nous retrouvions donc en charge d'âme (je suis persuadée que les animaux en ont une au même titre que nous). Un petit mâle et une petite femelle. Magalie adopta cette dernière et la baptisa Chouquette tandis que je craquai sur le chaton que je nommai Figaro, tant il me faisait penser au chat qui apparaît dans le Pinocchio de Walt Disney mais il devint très rapidement Fifi pour tout le monde.



C'était un chaton attendrissant, extrêmement joueur et affectueux sans être collant. Chaque jour passé près de lui fut riche en fous-rires et moments de tendresse. Je n'allais pas bien à l'époque parce que je venais d'échouer à ma formation de prof d'anglais. Ce chaton fut, pour moi, une source permanente de réconfort. Je crois que, de toute sa courte vie, il a ignoré qu'il possédait des griffes et des dents.

Je dis "courte vie" car malheureusement, Fifi fut une véritable étoile filante. Alors que je l'élevais en sécurité dans mon appartement, je retrouvai, en avril, du travail à l'ENFA où je logeai en attendant de me trouver un appartement décent pour Fif' et moi. Impossible, en attendant, de le prendre dans l'internat. Je le confiai à Maman et, le sage chaton citadin prit de mauvaises habitudes de chat campagnard. Un beau soir de juin, alors que je passai un week-end chez Maman, il partit pour une de ses habituelles chasses et fut heurté par une voiture. C'est une voisine qui le retrouva mort sur le bas-côté, tôt le lendemain matin. Le malheur voulait, qu'en plus, cette voiture fût conduite par un ami d'Alain et que ce dernier en soit le passager.

Ce n'est la faute de personne. J'étais là. J'aurais dû, plus que quiconque, l'empêcher de partir ! Mais ce qui est fait est fait. Les vies de chats sont souvent brèves et tragiques bien que ces animaux soient, normalement, constitués pour vivre longtemps.

Chouquette, par exemple, disparut corps et biens. On ne sait toujours pas ce qu'elle est devenue et on ne le saura jamais. Entre temps, elle avait fait sept petits parmi lesquels un tout noir dont je parle souvent dans ce blog. Chouquette, en effet, n'était autre que la maman de Pilou.



Mais Fifi... Je l'ai tellement pleuré que j'ai cru que j'allais en battre la campagne. Je sais que j'ai même choqué certaines personnes. J'ai entendu une fille, membre des Hospitaliers, murmurer à sa sœur "Tout ça pour un chat !" alors que j'avais versé quelques larmes à ce sujet ! Elle croyait que je ne l'avais pas entendue mais les miros ont l'ouie fine ! Bah, je n'ai pas répondu ! A quoi bon ?

Après cela, je m'étais bien promis de ne plus adopter de chat, jurant que ça faisait trop mal de les voir partir comme ça et clamant que je ne m'infligerais plus jamais une souffrance pareille. Et puis ma route a croisé celle de Pilou, le noiraud de mes rêves, puis celle de Céleste, chaton en détresse. Je ne les aurais assurément jamais adoptés si j'avais encore eu Fifi. En tout cas, je n'aurais pas été jusqu'à héberger trois chats sous mon toit ! Non, non, j'vous jure !

Ce qui est sûr, c'est que ceux qui pensent qu'un chat n'est jamais qu'un chat se trompent ! Les trois que je viens de citer ont un comportement bien différent ! Fifi était doux, paisible, joueur, affectueux et futé. Je me rappelle que, quand il était tout petit, je m'amusais à lui faire des ombres chinoises sur le mur et il essayait de les attraper. Puis un jour, il a compris que c'étaient mes mains qui menaient la danse et il a sauté dessus (sans me griffer) mais après ça, plus moyen de jouer aux ombres chinoises ! Jamais ! Il avait compris ! Quand j'en faisais, il se contentait de me regarder, les yeux fendus, la mine lasse, l'air de me dire : "Non mais tu crois vraiment que ce truc m'amuse encore, maintenant que j'ai découvert l'astuce ?".

Pilou est largement aussi futé mais nettement plus digne et réservé. Pas question de le prendre dans mes bras et de le cajoler comme la peluche qu'il a l'air d'être ! Et gare à celui qui s'y risquera ! Les griffes et les dents ne sont jamais bien loin ! Une caresse sur la tête ou le dos est possible quand Sa Majesté y est disposée et encore, c'est trop d'honneur qu'il nous fait ! Le matin, toutefois, j'ai droit à une séance de salutations de la part du Prince sous forme de roulades incessantes à mes pieds, sur le sol de la cuisine. Mais surtout ne jamais toucher ses oreilles ni son ventre sinon, coup de patte garanti !

Par contre, c'est un chat qui sait extrêmement bien se faire comprendre : le genre de greffier qui fait semblant de manger pour me signifier qu'il a faim ou me fait croire qu'il veut boire pour essayer de me piquer ce qu'il y a dans mon assiette pendant que je verse de l'eau dans sa jatte. Je jure que cela est véridique et, comme dirait le Guignol d'Isabelle Balkani : "J'ai un témoin qui peut le prouver".

Je reste persuadée, en outre que Pilou est un chat guérisseur : en tout cas, un chat qui sait faire preuve d'une empathie stupéfiante à mon égard. Les rares fois où j'ai été malade (ou bourrée) en sa présence, lui, le Distant, s'est couché près de moi et à chaque fois, c'est lui qui a vomi par terre, au pied de mon lit au moment où je commençais à me rétablir. Comme s'il avait pris mon mal. S'il le pouvait, il me chanterait peut-être la chanson de Camille : "Je veux prendre ta douleur".

Céleste, c'est totalement différent.


C'est un petit oiseau tombé du nid que seule ma présence ou celle de ma mère rassure. Un pot de colle hypersensible et traumatisé par un passé sûrement terrible. En ce moment, il me fait honte, par exemple ! Chaque fois que des locataires potentiels viennent visiter l'appart', il se cache... sous mon dessus de lit ! Ce qui fait qu'au final, on ne voit que lui formant une bosse au milieu de mon lit et faisant bien rire tout le monde ! Il doit penser que, du moment qu'il ne nous voit plus, on ne le voit plus non plus, comme ces enfants qui se contentent de fermer les yeux quand ils ne veulent pas être vus.

Je le soupçonne quand même d'halluciner, le Célestou car, par moments, je le vois partir en courant dans tous les sens et finir par se percher sur le frigo, tout hérissé, comme si quelque chose lui avait fait peur. Je n'ai pourtant pas l'impression que cet appart' soit hanté. J'en ai habité un qui, je pense, l'était mais je reparlerai de ça dans un autre article car là, je me suis bien éloignée du sujet.

Tout ça pour dire qu'adopter Pilou et Céleste était certainement le meilleur moyen de ne pas oublier Fifi, tant ils sont différents de lui !

Je ne regrette pas de partager aujourd'hui ma vie avec ces deux boules de poils mais j'ai souvent repensé à Fifi avec un vrai pincement au cœur malgré les six ans écoulés et aujourd'hui, revoir ses photos m'a vraiment fait quelque chose. Comme je n'ai pas de scanner, j'en ai été réduite à prendre des photos de photos avec mon portable ce qui fait que les images sont un peu troubles, ce qui ne fera qu'ajouter au côté désincarné de son aspect. Je sais que j'avais aussi ces photos sur un CD mais, comme on dit par chez moi "qui sait où il arrive ?".

Et moi, j'ai encore écrit un message kilométrique ! Ça m'a fait du bien de le faire mais qui voudra lire un pensum pareil ?

1 commentaire:

Tinkyfurax a dit…

Eh oui, il y en a qui n'ont pas peur de les lire, tes "pensums", comme tu dis !
Quand un être vous manque, totu est dépeuplé,^même s'il s'agit d'un chat... Je me rappelle qu'au début où on se connaissait tu pleurais encore en évoquant un joli chat nommé "P"tit Mec", et tu en étais tout aussi malheureuse que pour Fifi, et, à l'époque, tu l'avais perdu huit ans plus tôt, celui-là aussi ! Et même si ça n'est censé qu''etre un animal, ça n'en n'est pas moins un être vivant, qui donne son affection sans arrière-pensée, et qui prend de la place dans une vie. La sotte qui te reprochait de pleurer pour un chat doit faire partie de ces vermines qui les abandonnent dans la Nature quand, après en avoir eu un à Noêl, s'avère incapable de le gérer une fois qu'il a grandi !!! ceux qui n'aiment pas les bêtes n'aiment souvent pas les gens, et n'ont aéucun intérêt à mes yeux ! N'aie pas honte d'aimer les animaux, ils partagent avec nous cette planète et ils sont nos colocataires depuis très longtemps !!!
Tinky, qui regrettera toujours Mouchette, Marquise et Mouki, tout comme Léa, quatre minettes qui n'étaient pas ordinaires, elles non plus !!!