Bon, je n'ai toujours pas gagné les places pour aller voir Mika à Barcelone ! Ce n'est pas faute d'avoir bombardé la radio de SMS ! Reste une opportunité demain. Mon masochisme n'ayant pas de limites, je vais essayer sans vraiment y croire. Fa va me faire réveiller à 7h du mat', tout ça ! L'émission commence à 6h mais ils ne jouent jamais avant 7h30. De toute façon, je n'ai plus vraiment d'espoir et c'est samedi, quand même ! J'aimerais bien pouvoir traîner un peu sous les couvertures ! Ah, là, là ! Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour le p'tit Mika ?
Mais au fond, si je ne gagne pas ces places, ce n'est pas la fin du monde. J'ai appris, l'autre jour, en surfant sur Internet que, pour la tournée d'octobre, une date supplémentaire était prévue au Zénith de Paris... le 24 !!!! Or, justement, il se trouve que je dois me rendre à Paris pour une réunion de travail... le 25 ! Je peux difficilement concevoir l'idée de me rendre dans la capitale le lendemain d'une prestation de Mika sans avoir fait quoi que ce soit pour y assister ! Oh, certes ! Une date était bien prévue aussi le 11 et je n'avais rien fait pour réserver une place ce jour-là, préférant me positionner sur le concert de Toulouse le 16 mais là, tout de même, c'est trop tentant !
Restent les questions d'organisation : je devrai partir assez tôt le 24, poser peut-être l'après-midi, voire la journée entière, trouver un endroit où dormir. Bien sûr, il y a chez Gus mais étant donné que ce concert est programmé en plein milieu de semaine, je crois bien qu'elle va travailler. Et puis, c'est délicat, de s'imposer comme ça, même si je lui paie la place.
A dire vrai, je ne suis pas très sûre d'avoir envie de revoir Gus en ce moment. Ses prises de position actuelles ont tendance à m'agacer prodigieusement et je suis loin du compte en employant cette formule.
Le problème vient de ce projet d'écriture d'une saga de science-fiction que nous nourrissons ensemble depuis que nous nous connaissons... depuis près de 22 ans. Il est vrai qu'il n'est pas toujours facile de s'y consacrer étant donné que l'on est assez éloignées géographiquement mais nous avions quand même réussi à commettre une première mouture qui est d'ailleurs actuellement déposée à la Société des Gens de Lettres. Notre premier essai de publication n'a pas marché, c'est vrai mais depuis, il n'y a plus moyen de tenter quoi que ce soit. OK, nous continuons d'écrire, chacune de son côté, de nous échanger des chapitres sous forme de fichiers Word mais pour ce qui est de mettre en commun, d'écrire quand nous nous voyons et de tenter un remaniement de notre premier tome, bernique ! Ou plutôt si : un beau jour, Gus m'a déclaré, le plus naturellement du monde, qu'elle souhaitait écrire SEULE le premier tome de ce qui était censé être "notre" saga sous prétexte que les personnages dont je me préoccupe plus particulièrement n'apparaissent que plus tard dans l'intrigue ! Pour moi, ce n'est pas un argument : nous avons inventé ensemble beaucoup d'éléments du début de l'histoire. Je m'étais donc sentie cruellement dépossédée de ma participation à ce que je croyais être une oeuvre commune et lui avais clairement dit, à l'époque que si ça devait se passer comme ça, l'aventure ne m'intéressait plus et j'aimais autant m'en désolidariser. Elle s'était vivement défendue d'avoir voulu m'exclure du projet et la pression, pourtant élevée, avait fini par retomber. Du moins, le croyais-je.
Mais voilà que cet été, elle m'a déclaré de but en blanc qu'elle ne souhaitait plus publier quoi que ce soit car elle craignait des réactions négatives de sa famille ! Franchement, je ne vois pas pourquoi sa famille aurait mal réagi ! Nous n'écrivons rien sur eux, que je sache ! Je suis même tout à fait persuadée qu'ils seraient ravis d'en savoir un peu plus sur cette mystérieuse histoire que nous tentons d'écrire ensemble depuis plus de vingt ans ! Comme les membres de ma propre famille, d'ailleurs ! Il me semble que nous serions enfin crédibles si nous achevions au moins un premier tombe valable ! Parce que, pour l'instant, ce projet qui s'éternise et ne voit jamais le jour, suscite plus de scepticisme qu'autre chose ! Plus de vingt ans qu'on leur parle de ça et qu'ils ne voient rien de concret ! Forcément ! Ils n'y croient plus et nous perdons la face !
Et voilà maintenant qu'elle ne voulait plus publier du tout ! Comme ça, d'un coup ! Et moi, je me retrouvais otage d'une décision qu'elle avait prise seule, sans me consulter alors qu'on était censées écrire ensemble ! Et dire que cet été, elle m'a assurée qu'elle m'avait toujours traitée en égale !
Et puis voilà qu'hier, au téléphone, elle fait de nouveaux projets : écrire cette saga, oui, mais seulement quand elle sera à l'âge de la retraite parce qu'elle aura enfin du temps devant elle et qu'avec les progrès de la médecine, elle espère bien vivre cent ans !!!??? Eh bien super ! Elle est optimiste, au moins ! Simplement moi, je ne suis pas du tout sûre de vivre jusqu'à cent ans ! Ni même de vivre jusqu'à l'âge de la retraite, d'ailleurs ! Surtout si nos gouvernements adorés continuent à en faire reculer l'échéance comme ils le font en ce moment ! Moi, je n'ai pas du tout envie d'attendre la retraite pour faire quelque chose des idées que j'ai dans la tête et auxquelles j'ai déjà consacré tant de temps et d'énergie ! Et si d'aventure, ça devait marcher au moins un tout petit peu ? S'il y a moyen d'avoir un peu de succès, d'amasser un petit pécule avec ça et d'en profiter (on peut rêver !) autant le faire tout de suite au lieu d'attendre d'avoir atteint le troisième âge !
En plus, elle m'a ressorti cette histoire d'écrire le premier tome toute seule, et toujours pour les mêmes raisons. Ce que j'ai pu lui dire il y a quelques années lui est donc resté lettre morte ! Je ne suis pas d'accord ! Je ne vais pas me greffer sur le deuxième tome comme un mauvais nageur s'accroche à une barque, style "je ne suis pas fichue de commencer une histoire mais maintenant que c'est fait, me voilà !". Je ne veux pas avoir l'air d'être un nègre ou quelqu'un qui se nourrit de l'inspiration des autres. Cette entreprise, j'y ai participé et bien participé. Je n'endosserai pas le rôle de numéro deux ! Quand on dit qu'on traite quelqu'un en égal, on le fait !
Or, j'ai l'impression qu'elle cherche à me "blackbouler" du projet et le plus triste, c'est que ce n'est pas une impression nouvelle ! Mais c'est vrai ! A supposer qu'elle l'écrive seule, son premier tome, et que le succès soit au rendez-vous ! Qu'est-ce qui l'empêchera, par la suite, de penser que si elle a pu écrire un preemier volume toute seule, elle n'aura besoin de personne pour l'aider à écrire les autres ?
Et la maison d'édition, vous y avez pensé ? Vous en connaissez beaucoup, vous, des éditeurs qui engagent un auteur et qui, ensuite, accepteraient d'en payer deux ?
Non, ça ne va pas du tout ça ! Ce sera TOUT ENSEMBLE ou PAS DU TOUT ! Ou alors, TOUT SEPAREMENT ! Chacune reprend ses brouillons et se débrouille. Après tout, ce pourrait être un bon concept , ça ! La même saga écrite par deux auteurs différents, racontée par deux personnages différents et dont les points de vue s'affronteraient... Un concept assez novateur, je trouve.
Non, mais sans rire ! Je ne sais pas dans quoi je me suis embarquée avec ce long message. A l'heure où je l'écris, je ne sais même pas si je vais le publier ! Je sais que Gus lit ce blog. Enfin, elle ne doit pas trop le lire, en ce moment. Elle n'a pas réagi à certaines choses que j'ai écrites et qui n'auraient pas dû la laisser indifférente.
Si jamais elle finit par lire cet article, elle va peut-être enfin comprendre ce que je ressens : il ne s'agit pas d'un caprice, de suspicion ou de jalousie. Je suis agacée et surtout blessée par le peu de considération qu'elle semble me témoigner sur ce sujet précis. Je le lui avais honnêtement exprimé une fois et je pensais qu'elle avait su entendre mes arguments mais ce n'est apparemment pas le cas puisqu'elle persiste sur cette idée de commencer seule cette saga que nous étions censées raconter à quatre mains.
Alors voilà : suivant le bon précepte selon lequel la parole s'envole et les écrits restent, obéissant surtout à un profond besoin de m'épancher ici, je viens d'écrire tout ce que j'avais sur le coeur. Je compte sur l'intelligence de Gus pour prendre ces arguments tels qu'ils sont : dépourvus d'animosité mais empreints d'inquiétude et de frustration réelle.
Maintenant, advienne que pourra...