Cela s’est passé pas plus tard que cet après-midi mais à dire vrai, nous nous y attendions depuis un bon moment déjà. En vérité, depuis l’alerte que nous avons eue en novembre dernier, nous savions que le temps passé avec notre chienne était en quelque sorte du “rab” ! Honnêtement, je ne la voyais pas perdurer dix mois de plus après cette peur qu’elle nous a faite et pourtant, il faut croire que notre vétérinaire l’a bien soignée car elle a encore vécu à nos côtés pendant tout ce temps !
Mais elle n’était plus du tout la jeune chienne fougueuse qui nous avait si longtemps côtoyées : elle était très abattue et depuis quelques temps, elle s’oubliait régulièrement dans notre appartement, ce qui n’était pas du tout dans ses habitudes. Parfois, elle tombait de sa hauteur, ses pattes se dérobant sous elle ou étant soudainement agitées de mouvements convulsifs.
Et puis ce matin, lors de sa promenade matinale avec Maman, elle s’est roulée dans l’herbe comme elle aimait à le faire et Maman a remarqué que des tumeurs absolument hideuses s’étaient développées au niveau de ses tétines et plus particulièrement de l’une d’entre elles. En novembre dernier, le vétérinaire ne nous avait pas caché que sa pancréatite avait dégénéré en cancer et qu’il y avait aussi "une tétine douteuse". Donc, nous avons rappelé son cabinet et on nous a fixé un rendez-vous pour le début de l’après-midi.
Nous y sommes allées sans nous faire trop d’illusions. J’avais même une boule au creux du ventre en me disant que c’était la dernière fois qu’elle longeait ce couloir, prenait cet ascenseur, montait dans cette voiture… La vétérinaire qui l’a auscultée, une jeune femme très gentille, nous a expliqué que tout était ulcéré, que de gros ganglions s’étaient même développés au niveau de l’aisselle et de l’aine, preuve que le cancer était généralisé. Notre pauvre chienne était extraordinairement stressée et respirait vite, de manière presque surréaliste. La vétérinaire nous a dit que son cœur était solide mais que des métastases s’étaient sans aucun doute développés dans ses poumons. Une radio pourrait nous le prouver mais ce n’était pas nécessaire. De même, la jeune femme nous a expliqué avec beaucoup de tact mais aussi beaucoup de franchise que nous pourrions, à l’aide de cortisone et de chimiothérapie, prolonger la vie de notre Myrtille mais seulement pour une semaine et sans pour autant lui éviter la souffrance. Alors nous avons pris ensemble la décision la plus difficile mais la plus appropriée qui soit.
La vétérinaire a prévu trois injections : un analgésique qui allait l’endormir un peu, un anesthésiant plus puissant et enfin une piqûre pour arrêter son cœur. La première injection devait se faire en intraveineuse dans une patte antérieure mais jamais la vétérinaire n’a réussi à piquer une des veines de Myrtille. Toutes se rompaient, comme les miennes lors de ma dernière opération chirurgicale. La jeune femme a dit que Myrtille avait “des veines de chat” et que cela prouvait qu’elle était véritablement épuisée et en fin de vie. Elle lui a donc fait la piqûre en injection intramusculaire. Notre chienne s’est calmée et a commencé à somnoler un peu mais les effets étaient plus longs qu’avec une piqûre intraveineuse. En fait, cela nous a paru terriblement long. Nous la tenions contre nous et la caressions tandis que la jeune femme parvenait enfin à poser un cathéter et lui administrait l’anesthésiant plus puissant. Nous avons encore attendu un peu puis la vétérinaire nous a annoncé avec douceur : “Elle s’est arrêtée de respirer. La troisième piqûre ne sera pas nécessaire. Elle est partie.”.
Donc, tout bien réfléchi, nous n’avons pas fait euthanasier Myrtille : elle a juste été anesthésiée et son affaiblissement général n’a fait que favoriser son départ. Myrtille s’est éteinte dans nos bras, sous nos caresses, nos baisers et en respirant notre odeur familière. Elle est morte comme elle a vécu : dans la quiétude, l’affection et la douceur. C’est une belle âme qui s’en va maintenant gambader au paradis des chiens s’il y en a un. Mais c’est aussi une sacrée page qui se tourne. Quinze ans de vie commune même si, à un moment, je l’avais laissée vivre avec Maman avant qu’on ne s’installe ensemble, parce que mon travail ne me permettait pas de m’occuper correctement d’elle. Quinze ans, ce n’est pas rien ! Ca fait une sacrée tranche d’existence !
Et à présent, nous sommes un peu désorientées dans notre appartement. Et pour l’instant, ce n’est rien ! La nouvelle est si récente qu’elle a quelque chose d’abstrait : c’est plus tard, aux heures habituelles des promenades ou quand par habitude, nous l’appellerons ou la chercherons des yeux que la douleur se fera plus rude !
Myrtille tu vas nous manquer à tous mais tu as été la meilleure des compagnes, si présente dans nos vies et si souvent évoquée sur ce blog ! Nous ne sommes pas près de t’oublier et je suis sûre que tu reviendras souvent dans nos rêves, nos pensées et même dans les lignes que j’écrirais. Lorsque je t’ai vue pour la première fois, petit chiot tout rond et attendrissant, tu t’es endormie dans mes bras. Lors des derniers moments que j’ai passés près de toi, tu t’es aussi endormie dans mes bras. La boucle est bouclée, la page tournée, le livre fermé… mais je suis sûre qu’on le rouvrira souvent, ici ou ailleurs, pour en relire les plus beaux chapitres !
Bonne route, petit chien noir ! A un de ces jours, peut-être…
Avec son copain Pilou qui était toujours avec elle mais ne l’approchait plus depuis ce matin. Elle va lui manquer aussi. |
2 commentaires:
Que dire ? Je brame et je ne vois plus ce que j'écris ! J'adorais ce cagnou-là ! J'espère qu'elle n'a malgré tout pas trop souffert ces temps derniers en dépit de ce putain de crabe de merde ! Petite Myrtille, j'espère que là où tu es à présent, tu es tranquille et que tu es heureuse. Tu vas nous manquer, et ça me fera bien bizarre en allant voir Mireille de ne plus entendre le bruit de tes pattes d'ombre sur le sol, ou cet aboiement bien spécial et unique que tu me réservais quand tu me voyais ! Salut, chère ombre fidèle et attentionnée, je n'oublierai jamais les fou-rires que nous avons eus grâce à toi, ton air penché, comme si tu écoutais tout ce qu'on disait, ton odeur un peu forte parfois, mais je n'oublierai jamais non plus l'exemple de fidélité, de douceur et d'intelligence que tu étais. Une chienne idéale ! S'il y a un Ailleurs, j'espère qu'on t'y retrouvera ! Au revoir, gros chien noir que j'aimais !
Tinky.
je suis trop triste de cette nouvelle tu dois etre effondree ..moi ausi j'aimais myrtille a distance car tu la faisais vivre sur le web donc c'est comme si on la connaissait un peu ...au moins elle est partie en douceur c'est le principal et on ne l'oubliera pas ..si elle voit titus c'est un bon chien un joli cocker noir qui etait le chien de mes parents et le mien surtout et qui est parti trop tot s'ils se rencontrent je suis sure qu'il s'entendront la haut ..gros bisous mimi
valou
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