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19 septembre 2011

Rentrée agitée.

Depuis le 29 août, date de mon retour au boulot, je n’ai pas arrêté une seconde : accueil de divers groupes d’étudiants, gestion d’arrivées tardives, de problèmes d’hébergement, de désistements de dernière minute, comptes-rendus, participation à d’innombrables réunions, implication dans plusieurs projets, formation à différents logiciels, aide ponctuelle à d’autres services, gestion des emplois du temps, des salles, du matériel, des clés, sans oublier les courriers, les courriels, le téléphone…
Je vous fais grâce des changements de programmes, des salles dont on avait demandé la réservation et qui s’avèrent occupées quant on y arrive, des collègues qui s’en prennent à vous parce qu’elles avaient besoin d’assistance, que vous êtes l’une des rares à être venues leur prêter main forte mais qu’il faut bien passer sa rogne sur quelqu’un, de la photocopieuse qui tombe en carafe quand on en a le plus besoin… même mon ordinateur de bureau s’est mis de la partie ! Il a rendu l’âme ! C’est la carte mère qui a grillé ! Décidément, il semblerait que cette année, je sois abonnée à ce genre d’incident !
Mais le comble a été atteint mercredi dernier, sur la chaîne d’inscription de mes étudiants en Master. J’ai horreur des chaînes d’inscription ! J’en avais déjà horreur quand j’étais moi-même étudiante et donc de l’autre côté du bureau ! C’est un bazar sans nom et une source de tension pas possible ! D’ailleurs, la veille au soir, je me faisais un peu de souci à la pensée de ces étudiants qui allaient défiler pour s’inscrire, de ces dossiers à vérifier, de certaines pièces qui manqueraient forcément, d’incompréhensions possibles autour des histoires de mutuelle et de sécurité sociale… puis je me suis ravisée, me rappelant que, pour ce Master, les étudiants inscrits chez nous n’étaient que sept (il y en a qui s’inscrivent dans d’autres écoles ou universités, ce Master étant cohabilité par plusieurs institutions) et que nous n’allions pas nous stresser pour sept étudiants. D’ailleurs comme il n’étaient pas nombreux, il avait été décidé qu’ils pourraient venir s’inscrire à partir de 9h et non 8h comme initialement prévu. J’ai fait tout ce qu’il fallait pour qu’ils soient au courant. Je leur ai même envoyé un petit message via mon iPhone sur Facebook où ils ont créé un petit groupe consacré à leur Master, horrifiant un peu JM et deux collègues avec qui je dînais ce soir-là et qui m’ont dit que je devrais songer à lâcher un peu ce dossier de temps en temps.
Donc, le lendemain, la chaîne d’inscription s’installe et commence. 9h, première étudiante. 9h15, deuxième étudiante… et là, plus personne ! Honnêtement, ça ne m’inquiète pas  : ils savent depuis juin dernier que les inscriptions sont prévues ce jour-là et ils ne vont pas tarder à arriver. Il est à peine 9h30. Là-dessus, une collègue assise à côté de moi commence à piquer sa crise, disant qu’elle ne va pas rester là toute la matinée, qu’elle a autre chose à faire et que si ça doit se passer comme ça, elle va partir… etc… Je lui fais posément remarquer qu’elle n’est pas la seule à avoir du travail, qu’il était prévu de longue date que nous passerions la matinée sur cette chaîne d’inscription et que personnellement, j’avais pris mes dispositions pour cela. D’ailleurs, à raison d’un quart d’heure par étudiant, nous n’avons absolument pas perdu de temps, mais si elle ne veut pas rester, elle est libre : on se débrouillera sans elle. Sur ces entrefaites, une autre collègue à qui on ne demandait rien (la même qui avait râlé contre moi parce que j’étais une des rares à être venue l’aider une semaine plus tôt !) commence à relayer les protestations de la précédente en commençant par l’habituelle litanie : “Ce-que-tu-ne-comprends-pas-Mireille-c’est-que-nous-on-a-beaucoup-de-travail “, exactement comme si les autres n’en avaient aucun ! Alors là, je me suis levée, énervée leur répondant qu’il n’y avait pas qu’elles qui bossaient dans cette maison et que puisqu’elles étaient débordées au point de ne pas pouvoir patienter cinq minutes, j’allais voir dans le foyer, en face, ou peut-être devant mon bureau, si des étudiants ne s’y trouveraient pas. Après tout peut-être avaient-ils mal compris la consigne, la plupart d’entre eux n’étant pas francophones ! Et au moment où j’allais me mettre en route pour sortir, j’entends distinctement la première râleuse marmonner “Il faudrait peut-être se sortir les doigts du cul de temps en temps !”. Comme je vous l’écris ! Textuellement !
Alors là, mon sang n’a fait qu’un tour ! Je lui ai répondu que si elle continuait comme ça c’est sur sa figure que mes doigts allaient finir et non là où elle disait ! Et de rappeler au passage à ces deux collègues que j’étais toujours disponible pour elles alors que de mon côté, je ne pouvais rien leur demander ! Le temps que je fasse un tour dans mon bureau, que je parle à deux-trois collègues de ce qui venait de se produire et que je revienne sans avoir vu un étudiant, ces deux personnes “absolument débordées” avaient fermé la chaîne d’inscription qui se retrouvait reportée à l’après-midi ! Génial ! Mon groupe d’étudiants allait être mêlé à plusieurs autres et les choses se passeraient nettement plus lentement que si nous nous étions donné la peine de les attendre un peu ! En prime, cela allait leur faire rater une partie des cours prévue l’après-midi ! Mais impossible de faire entendre raison à ces deux bourriques ! Tandis que la première allait pleurnicher chez la sous-directrice, la seconde me prenait à part avec un air pincé pour me demander par quel biais j’avais prévenu les étudiants de la tenue de cette chaîne d’inscription. Je lui ai expliqué que c’était par courriers, par mails et par affichage. Et elle, de me répondre, l’air triomphant et accusateur : “Par Facebook ! Je le sais : c’est une étudiante qui me l’a dit !”. Je lui ai rétorqué, vraiment furieuse, que l’avertissement par Facebook n’était que la cerise sur le gâteau, une précaution supplémentaire que j’avais cru bon de prendre depuis chez moi après avoir respecté la procédure d’usage ! J’ai ajouté que je n’étais quand même pas idiote au point de diffuser des informations de cette importance sur Facebook uniquement, que c’était juste une piqûre de rappel et que si le fait de travailler depuis chez moi devait être si mal interprété, c’était très simple : JE NE TRAVAILLERAI PLUS DEPUIS CHEZ MOI !
Réponse de la collègue : “Mais tu prends tout mal, aujourd’hui !”. Un peu, que je le prends mal ! J’ai terminé l’année dernière avec 96 heures sup’ et depuis le 1er septembre, j’en ai accumulé une douzaine d’autres ! Je ne pourrai jamais rattraper tout ça ! On m’a collé ce dossier dans les mains en me disant que puisque je parlais anglais, je serais chargée de l’accueil de ces étudiants étrangers ! Résultat, je m’occupe absolument de TOUT ! Ca va de la configuration des salles aux jurys d’examens en passant par les contrats de vacation des intervenants ! Pas du tout ce qu’on m’avait annoncé ! Je le fais quand même parce que c’est intéressant, que mes études d’anglais me servent enfin et que le contact avec les étudiants est enrichissant ! Je donne le meilleur de moi-même pour ce dossier dont je découvre chaque jour un nouvel aspect alors que je travaille dessus depuis moins d’un an ! Je ne ménage pas ma peine, je suis toujours disponible et tout ça pour quoi ? Pour qu’on m’insulte comme on ne m’a jamais insultée de toute ma vie ??? Passe encore sur la vulgarité de l’expression !  Ce qui m’a énervée bien plus que l’expression grossière, c’est le “peut-être” et le “de temps en temps” qui l’encadraient ! Preuve que non seulement cette fille me prend pour une fainéante mais elle en est persuadée depuis longtemps ! Je me demande de quel droit elle se permet d’émettre des jugements pareils à mon sujet ! Que sait-elle de moi ? Nous travaillons dans le même service mais nous n’avons jamais bossé ensemble à proprement parler ! Et encore heureux, finalement ! Des gens caractériels comme ça, je m’en passe ! Je suis vraiment furieuse ! Ce n’est pas la première fois qu’elle se montre agressive à mon égard : il y a quelques années, elle m’avait fait la tête pendant plus de quatre mois et je n’ai jamais su pourquoi. J’ai bien ma petite idée sur le sujet : je n’avais pas fait une grève à laquelle elle tenait ! Mais bon : je venais d’être embauchée, j’avais des choses à payer et puis zut ! Il s’agit de MA vie ! Et là, elle recommence ! Elle me fait la tête et m’ignore alors que c’est moi qui ai été insultée, et de quelle façon ! Il faut dire que, de mon côté, je ne lui fais pas de grands discours non plus ! Je prends même un chemin plus long pour me rendre dans mon bureau histoire de ne plus passer devant le sien ! Non que j’aie peur d’elle mais je ne veux même plus la voir ! D’aucuns diront que ce n’est pas une attitude très adulte mais pour l’instant, je suis encore trop remontée ! Je préfère éviter tout risque de nouveau clash !
D’un autre côté c’est dommage : j’ai aussi eu de bons moments avec cette collègue. On a souvent eu de longues discussions très intéressantes sur des films qu’on a toutes deux aimés ou sur nos amis les chats. On était allées voir un jour une expo sur la gastronomie médiévale et une fois on était même allées voir Tété en concert et on avait passé une super soirée ! Mais là, je ne suis pas du tout disposée à accepter son attitude de la semaine dernière ! Je VEUX des excuses ! On ne me parle pas comme ça ! Je ne suis pas un défouloir ! Si je n’avais pas fait mon boulot correctement, si j’avais quelque chose à me reprocher, je pourrais peut-être accepter la critique pour peu qu’elle soit formulée autrement. Mais en prime je n’ai rien fait de travers ! Les étudiants sont bel et bien venus mais, pensant qu’ils avaient la matinée pour s’inscrire (après tout, c’est ainsi que les choses s’étaient passées l’an dernier !), ils ne se sont pas affolés ont été bien étonnés de trouver porte close et bien sûr, c’est l’image de l’Ecole qui est une fois de plus écornée et nous sommes ridicules !
Et moi je suis furax ! Vraiment furax ! A coup sûr, je ne vais pas laisser passer ça ! Un autre collègue m’a fait savoir que cette fille était “un peu triste de sa réaction” mais je lui ai répondu que je n’étais pas du tout prête à passer l’éponge là-dessus et que si j’allais la voir pour l’instant, je ne ferais que manifester une hypocrisie dont je n’étais pas coutumière ! Et puis il ne manquerait plus que ce soit moi qui fasse le premier pas ! Il ne faudrait pas que ce soit moi qui m’excuse, tant qu’on y est ? Hors de question ! J’ai fait le dos rond pendant trop longtemps et devant trop de gens ! Je ne suis plus du genre à tendre l’autre joue, ça suffit ! Terminé ! Stop !
Et qu’on se le dise !

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