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27 juillet 2011

Stage en Roumanie. Jour 3 : viticulture, agriculture et hospitalité roumaines.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, rien de ce que nous avions avalé la veille (que ce soit sous forme solide ou liquide) n’avait eu d’effet indésirable sur nous et c’est en pleine forme que nous nous sommes levés. Le petit déjeûner a toutefois été léger et nous sommes vite partis visiter une première exploitation viticole : la cave Avincis appartenant à M Stoïca ancien Ministre de la Justice. Un endroit magnifique, un site ultra-moderne avec des toitures végétalisées, des dépendances multiples et des caves que nous n’avons pas eu le droit de photographier,


des vignes à perte de vue





Et même une coquette résidence avec tennis, piscine et gloriette !














Mais cela n’était pas vraiment représentatif de ce qu’est censé être un vignoble roumain lambda. En même temps, il était compréhensible que nos hôtes mettent tout en œuvre pour nous faire découvrir les sites les plus valorisants de leur pays. Nous aurions sans aucun doute fait pareil. Et je ne regrette pas cette visite qui était quand même instructive. 
Nous sommes ensuite partis visiter un autre vignoble : celui du lycée agricole de Dragasani.



Là, Constantin, le directeur de l’établissement nous a expliqué l’historique de ce site et nous a raconté comment le régime de Ceaucescu avait rendu l’étude de pratiques agricoles obligatoire pour tous les élèves. Une situation parfois si mal vécue que certains parents ont bien des difficultés à comprendre, aujourd’hui, que leurs enfants puissent se tourner de leur plein grès vers ce genre de filière alors qu’ils rêveraient pour eux d’un avenir meilleur.
Et justement, suite à ces discussions, nous sommes retournés au lycée agricole que nous avons visité en détail. Les membres du corps enseignant étaient fiers de nous faire rencontrer des élèves, de parler des projets en cours et de nous montrer leurs salles de classes et autres laboratoires. Une visite qui n’était pas sans me rappeler ce que nous avions déjà fait en Lettonie.
Une majestueuse salle de classe.



 Séquence Musée des Horreurs au labo de Biologie avec ce squelette de vache,

ou ce malheureux porcelet doté d’une tête pour deux corps… Hum ! Il faut dire que l’Ukraine et donc Tchernobyl ne sont pas loin ! Mon métier me fait peut-être vivre dangereusement !

Et la mécanique toujours omniprésente




Après quoi nous avons pris un nouveau repas au lycée agricole : toujours aussi pantagruélique et délicieux, avec quelques hôtes présents la veille mais aussi quelques nouveaux convives, ravis de s’entretenir avec nous. Parmi elles Florina qui, l’après-midi venu, nous a emmenés découvrir l’exploitation de son frère Alin : 10 hectares couverts de serres dans lesquelles étaient cultivés les légumes les plus populaires de la Roumanie : poivrons, tomates, cornichons, piments, concombres…




Puis ce fut au tour de Melania, autre accompagnatrice parfaitement francophone, de nous emmener dans l’exploitation de ses parents. On y cultivait aussi bon nombre de légumes sur une surface nettement plus modeste mais avec beaucoup moins de moyens. Les parents de Mélania habitent dans une drôle de maison verte et jaune et eux aussi nous ont réservé un accueil chaleureux mais j’avoue que cette fois, je n’ai pas pris de photo de l’exploitation. Mon appareil photo était hors service, mon téléphone portable n’avait presque plus de batterie et moi-même, je ne valais guère mieux, à force de crapahuter entre les vignes ou les rangées de légumes, dans des serres étouffantes ou sous un soleil de plomb ! J’avais même commencé à prendre de sacrées couleurs !


 
Pour Héloïse, Dominique et Sophie, un peu de repos sur la balancelle des parents de Melania n’était pas de trop non plus. Derrière eux, Luminitza (Lulu), la bru de la maison. Elle travaille justement pour le compte d’une entreprise française délocalisée en Roumanie.


Ensuite nous sommes retournés à l’hôtel où j’ai pu prendre une douche réparatrice et me changer de pied en cap car cette riche journée était loin d’être terminée. Comme nous allions changer de localité le lendemain, nous étions invités ce soir-là au lycée agricole de Dragasani pour une soirée typiquement roumaine. Evidemment, cela supposait encore que nous allions être conviés à manger et boire !
Cette soirée très festive s’est déroulée dans une cour intérieure du lycée, carrément en présence du maire de Dragasani et de son épouse qui se sont avérés être des gens tout à fait affables et accueillants, pas bégueules pour deux sous !
Après les quelques inévitables verres de Tsuika, nous avons été priés de nous installer aux tables dressées en notre honneur :



Là, on nous a servi tout une quantité de mets variés et typiques tous plus délicieux les uns que les autres, dont certains desserts que l’on ne prépare qu’à Noël, c’est vous dire à quel point ces gens avaient mis les petits plats dans les grands pour nous et c’est vraiment le cas de le dire ! Nous avons véritablement été reçus comme des princes de sang !
Entre deux plats, certains convives (ou plutôt certaines car ce sont avant tout les femmes qui se sont lancées !) se sont levées et nous ont conviés à danser d’abord sur des musiques festives roumaines puis sur des airs plus internationaux. Même l’épouse du maire que l’on voit de dos en gris sur la photo suivante n’était pas la dernière à danser et à nous acclamer !





La soirée s’est finie tard mais on nous réservait une dernière surprise : au cours du repas, nous en étions venus à parler du nombre impressionnant de charrettes que nous croisions ou dépassions sur les routes. A vrai dire, on voit autant de charrettes en Roumanie que de deux-roues en France. Tirés par des chevaux, ces véhicules anachroniques pour nous sont vraiment légion là-bas et certains sont même pourvus de plaques d’immatriculation ! Quelques panneaux de signalisation leur sont même consacrés !
Bref, nous avions parlé de ça et alors que nous nous apprêtions à rentrer, on nous a annoncé qu’on ne nous ramènerait pas à l’hôtel en voiture comme initialement prévu mais justement… en charrette ! Nous avions bien remarqué la présence d’un cheval dans le lycée (en plus de celle de chiens errants ayant trouvé refuge et pitance dans le lycée, adoptés par personne mais acceptés par tous  et donc rebaptisés “chiens communautaires”), 



mais nous ne pensions pas, quand même, qu’à minuit passé, on allait demander à un des membres du personnel de l’atteler à une charrette pour nous véhiculer jusqu’à notre hôtel !



Honnêtement, nous en étions un peu gênés mais en même temps, cela semblait tellement faire plaisir à nos hôtes que nous ne nous sommes pas faits prier pour grimper dans ce drôle de véhicule, hilares et ravis. 

Et nous voilà partis au pas de promeneur, ballotés par le rythme chaotique de la carriole, traversant Dragasani endormie et parcimonieusement éclairée, ce qui nous permettait d’observer sans difficulté le ciel noir piqueté d’étoiles au-dessus de nos têtes. Tout cela avait quelque chose de terriblement romanesque, voire romantique ! Le silence nocturne n’était troublé que par le bruit des sabots du cheval, celui des roues de la charrette, nos rires, mais aussi les aboiements d’une cohorte de “chiens communautaires” qui nous suivaient depuis le lycée.
“Les chiens aboient parce qu’ils nous prennent pour des gitans !” a osé nous dire Constantin. Ah, ces gitans ! On les voit assez peu mais on en parle tout le temps : pour les uns, ce sont des citoyens de seconde zone avec lesquels ils n’aiment pas être confondus tandis que d’autres avouent qu’ils peuvent constituer une main d’œuvre peu qualifiée mais utile. C’est un sujet délicat, en tout cas et je crois bien qu’on a dû en entendre parler tous les jours !
En attendant, nous arrivions déjà à notre hôtel et cette parenthèse romanesque se refermait déjà. Après une caresse au cheval et force remerciement à nos hôtes du lycée, nous les avons quittés pour enfin regagner nos chambres et aller nous coucher avec des étoiles plein les yeux. Des vraies !

1 commentaire:

Tinkyfurax a dit…

Sympa, le voyage en charrette !