Rechercher dans ce blog

24 juillet 2011

Stage en Roumanie. Jour 2 : approche pédagogique et gastronomique d’un pays mal connu.

Le lendemain, très tôt (trop tôt !) nous fûmes réveillés par la sonnerie du téléphone portable (enfin rechargé !), de Sophie. Son amie Madie se demandait bien ce qu’il était advenu de nous ! Ravie de nous savoir sains et saufs elle nous a retrouvés dans la salle à manger de l’hôtel en compagnie d’Ana, membre de l’équipe de direction du lycée Agricole de Dragasani où nous allions être reçus et d’une enseignante, Mariana, qui nous a accueillis dans un français quasiment irréprochable. Vous le savez peut-être, j’aime mon pays et je tâche de rédiger ce blog en respectant notre langue mais je ne suis pas pour autant une pasionaria du patriotisme. Cependant, je dois reconnaître qu’être accueillie dans un pays étranger par des gens qui mettent un point d’honneur à s’adresser à vous dans votre idiome natal fait curieusement chaud au cœur ! Les Roumains sont, pour la plupart, très francophiles. Même ceux qui ne maîtrisent pas vraiment la langue de Molière s’y essayaient un peu, soucieux de nous faire plaisir. Et au cours de notre séjour, nous devions constater que les gens du cru nous reconnaissaient immédiatement en tant que Français, venant spontanément nous parler dans notre langue natale s’il le pouvaient ou bien nous réservant toujours un accueil chaleureux et joyeux.

En attendant, nous avons pris un petit déjeûner revigorant à base d’omelette, de tomates, de fromage et de café sucré d’autorité (décidément, j’adore l’est de l’Europe !) après quoi, nous avons quitté cet hôtel où nous avions atterri un peu par hasard pour celui où nous étions attendus la veille. Le responsable de l’établissement ne nous a tenu rigueur ni de notre arrivée impromptue et nocturne, ni de notre départ. Il a même tenté d’entonner, pour nous, une petite chanson en français !

Nous sommes ensuite partis pour la “Casa Roxii” l’hôtel où nous devions initialement dormir et où nous allions encore passer deux nuits. Nous avons, pour cela, traversé Dragasani qui, une fois le jour levé, n’a plus grand chose à voir avec la petite ville sombre et déserte, hantée par les chiens errants que nous avions découverte à notre arrivée. C’est même un endroit bien sympathique. En voici une petite vidéo de présentation sur une musique… typiquement roumaine !!!!
Et notre hôtel était bien là où on nous l’avait dit ! A côté de la “Primaria” (la mairie) que l’on voit dans la vidéo. Et le pire, c’est que nous l’avions vu et bien vu la veille ! Mais nous l’avions pris pour une résidence privée !
Comme nous étions en retard, nous nous sommes contentés d’y déposer nos bagages et de filer vers le lycée où nous étions attendus.

Là, nous avons rencontré des élèves et des enseignants qui nous ont présenté d’intéressants projets autour desquels nous avons longuement discuté. L’occasion pour moi d’assurer un peu la publicité du Master dont je m’occupe depuis l’automne dernier.

Il était tard, à présent et nous avons été conviés à prendre notre déjeûner au lycée agricole. Et quel déjeûner ! On mange vraiment très bien, en Roumanie, mais j’aurais l’occasion de revenir là-dessus ! Et on boit bien, aussi ! Nous avons découvert la Tsuika ou plutôt la Ţuică ! Il s’agit d’un redoutable alcool de prunes aussi fort que la Vodka. On le prend plutôt en apéritif, et tout au long du repas si l’on veut mais on peut aussi avoir du vin : du rouge comme du blanc. Tous ces breuvages étaient présents sur notre table déjà bien garnie.  Les Roumains sont des gens amusants : même dans un lycée, ils n’hésitent pas à vous encourager à boire en précisant que c’est “bon pour la santé et efficace contre la tension” ! Chose à peine pensable pour nous, petits français issus d’un pays où l’on est pratiquement considéré comme un alcoolique dès lors qu’on boit un verre de vin à table !

Même désinvolture sur la route ! Nous avons vite découvert que nos hôtes n’hésitaient nullement à conduire en utilisant leur téléphone portable et qu’il n’était pas indispensable, selon eux, de boucler sa ceinture de sécurité à l’arrière d’un véhicule ! Par habitude autant que par souci de survie, je la portais quand même car nos amis roulaient vite, ne lésinaient pas sur les embardées intempestives et s’il fallait doubler à droite, qu’à cela ne tienne ! Ils le faisaient sans coup férir ! Et tout au long du séjour, ils se sont beaucoup amusés de la prétendue lenteur avec laquelle nous roulions !


A l’occasion, une voiture peut aussi servir de bureau. Ici, Sophie et Madie en train de régler quelques formalités avant notre départ du lycée.
Après tout cela, comme si nous n’avions pas assez mangé et bu, nous avons été conviés à visiter le Musée de la Vigne et du Vin de Dragasani. Il apparaît dans la petite vidéo proposée plus haut : c’est un joli bâtiment qui se distingue par son entrée en forme de barrique.

Le roumain est une langue latine dont on peut arriver à comprendre une grande partie des mots à l’écrit.

Nous avons été accueillis dans ce musée par une jeune et jolie guide brune qui nous a longuement parlé de l’histoire de vins et vignobles en Roumanie, des cépages, des échanges commerciaux avec la France.
Médailles reçues par des vins roumains lors de l’exposition universelle de Paris en 1900.
Elle nous a aussi montré bon nombre d’outils anciens et modernes. L’endroit était agréable et frais mais j’avoue n’avoir pas tout retenu. Peut-être parce qu’on nous a encore demandé de déguster des produits du cru !!! Dominique, le garçon du groupe, s’est d’ailleurs retrouvé préposé à l’ouverture des bouteilles : 
Et nous avons goûté, et encore goûté !
Nos adorables profs néo-titulaires en train d’observer la robe d’un vin blanc roumain : de gauche à droite Héloïse, Caroline (à-demi cachée) et Dominique.

La tradition roumaine veut, en plus, que l’on accompagne le vin bu dans la journée avec soit ce pain, soit cette brioche !
Nous n’avions vraiment pas faim et nous n’en avons mangé qu’un modeste morceau pour faire honneur à nos hôtes, un peu épouvantés, tout de même, que nous en mangions si peu !  Et pourtant, nous avions raison car nous étions loin d’en avoir fini avec les arts de la table !
De là, nous sommes directement partis vers l’exploitation agricole “Prince Stirbey”. Il s’agit plus exactement d’une exploitation viticole tenue par une jeune femme roumaine et son époux autrichien. Une exploitation magnifique où l’on produits vins blancs, rosés et rouges.



 L’exploitation est également remarquable car elle se situe dans une vallée de toute beauté : la vallée de l’Olt. En effet, la région dans laquelle nous nous trouvions alors s’appelle l’Olténie et le fleuve qui la traverse se nomme l’Olt. Une coïncidence plutôt étonnante car avant d’être toulousaine, je suis lotoise à la base, et le nom occitan du Lot n’est autre que… l’Olt ! Et chez moi aussi, on parle des rives d’Olt, ou de la vallée d’Olt ! A croire que ce pays était fait pour que je le découvre ! En tout cas, on devrait songer à jumeler les deux vallées d’Olt car si celle d’où je viens est splendide, celle que j’ai découverte n’est pas mal non plus ! Franchement, je n’aurais jamais imaginé que la Roumanie soit un pays aussi superbe ! 







Et là, rassemblés sur une terrasse immense, au-dessus de cette vallée de rêve et parmi les chants d’oiseaux, nous avons continué à déguster, déguster, déguster…
J’avoue être particulièrement fière de cette photo et de la manière dont la vallée se reflète à l’envers, à la surface du clair breuvage. Je n’aurais jamais fait si bien si j’avais voulu le faire exprès !


 Enfin, quand je dis que nous avons dégusté… On ne voit personne en train de boire, sur mes photos ! Donc, rien de compromettant dans cet article ! D’ailleurs, pour être tout à fait franche, nous sommes loin d’avoir fini tous les verres que l’on nous a servis et encore heureux !

Il n’empêche qu’à cause de cette dégustation, nous avions curieusement faim en dépit des agapes de midi qui étaient bien loin. Qu’à cela ne tienne, une fois de plus ! Mariana et Ana qui nous accompagnaient encore avaient tout prévu ! Elles nous ont emmenés dans un restaurant appelé la Casa Verde, établissement particulièrement bien nommé puisque tout, absolument tout y est vert, jusqu’aux vitres ! Là, nous avons dégusté un repas composé de trois plats typiquement roumains.
Ce petit bonhomme ravi d’être bientôt mangé est ainsi composé : cheveux en crème aigrelette, visage en polenta (mamaliga), les yeux sont des grains de poivre, la bouche un morceau de poivron rouge, le bras un piment et le corps une sorte de ragoût à base de feuilles de chou farcies à la viande de porc (sarmalé aux feuilles de chou).
Mici (prononcer Mitch). Ces petites saucisses faites à base d’un mélange de viande grillées (et de bicarbonate !) sont servies avec une sorte de moutarde un peu sucrée. Détail qui tue, on nous a conseillé de les manger bien chaudes car “une fois refroidies, on sent trop le goût du gras” !!! Honnêtement, c’est ce que j’ai le moins aimé.
Et enfin, ce qui devait devenir pour certains d’entre nous une véritable obsession pendant tout ce voyage : le PAPANASH ! C’est une sorte de beignet recouvert de crème fraîche ainsi que de coulis et baies de cassis. C’est juste le Petit Jésus en culotte de velours qui vous descend dans la gorge, si je puis me permettre cette expression. Rien que pour ce dessert, la Roumanie mérite d’être connue de tous !
Et c’est sur cette explosion de saveurs que s’est achevée cette riche journée ! Riche en calories, surtout ! Nous avons regagné la Casa Roxii, rejoint nos chambre et nous sommes couchés, ravis. Dehors, les chiens errants aboyaient à qui mieux mieux dans la nuit claire et tiède mais il en fallait plus que ça pour nous empêcher de nous endormir…

1 commentaire:

Tinkyfurax a dit…

Houlà ! Le bilan a dû être pire que l'"engraissement vacancier" dont nous avions hérité toi et moi l'an dernier à la Chapelle aux Saints et à Curemonte, suite aux bons repas concoctés par Mme Raynal et la municipalité de la Chapelle et ses dévoués bénévoles !
Eh bé !
Tinky, hilare.