Cette journée qui s'achève n'aura pas été un jour tout à fait comme les autres. Ce 14 janvier marque en effet le dixième anniversaire du décès de mon père, emporté par le cancer.
Je me souviendrai toute ma vie de cette soirée interminable, de ce départ néanmoins paisible parmi les membres de sa famille réunie autour de lui.
Difficile de penser à quoi que ce soit d'autre, aujourd'hui. Difficile d'écrire, aussi. Inconcevable de ne pas passer ce week-end auprès de ma mère ni d'être quelque peu perturbée.
Où sont-ils donc passés, ces dix ans ? C'est à la fois si long et si vite passé ! C'est surtout l'absence qui est longue. Les années ont beau défiler impitoyablement, on s'habitue à la séparation mais on ne l'accepte pas et on l'oublie encore moins.
Bien que persuadée de l'existence d'un "après", bien que presque certaine d'avoir reçu des "signes" de la part de mon père ou de ma grand-mère, depuis leur départ, j'ai toujours eu - et j'ai encore ! - la phobie de perdre un de mes proches. J'ai toujours craint de ne pas y survivre : j'y ai pourtant survécu et plutôt brillamment, d'ailleurs. Quand Papa est parti, je n'avais pas de travail et je vivais dans un studio modeste, sans grande perspective d'avenir, avec, au contraire, l'impression que mes études n'avaient servi à rien. J'ai réussi, depuis, à me faire une situation qui me convient et qui évolue d'une manière tout à fait gratifiante pour moi. Je pense avoir pris la vie à bras le corps malgré tout, sans laisser le désespoir prendre le pas. Je regrette que mon père soit parti trop vite pour savoir tout ça. J'espère que, de là où il est, il le sait.
En tout cas, il manque sérieusement au paysage : sa voix, ses expressions, ses manies, son humour, sa place dans les repas de famille.... tout cela nous manque cruellement à tous, autant que nous sommes ! Je crois d'ailleurs qu'il ne se passe pas un jour sans que je raconte une anecdote le concernant ou sans que je le cite d'une manière ou d'une autre. Cela vient naturellement, ce n'est pas de l'affectation. L'autre jour, j'ai même fait beaucoup rire des collègues en leur racontant une bêtise qu'il avait fait enfant. C'est ainsi, je crois, qu'il faut repenser à ceux qui nous ont quittés : avec des rires et des souvenirs plutôt qu'avec des larmes et des regrets, et en préférant se rendre sur les lieux qu'ils affectionnaient plutôt qu'au cimetière.
1 commentaire:
C'est vrai, Mimi que, quand un seul être vous manque, tout est dépeuplé, mais tant qu'on se souvient de lui, tant qu'on rit encore à ses facéties, à ses expressios, aux bons souvenirs qu'on a de lui, il est encore là ! Ta vision des choses est tout à fait correcte, et c'est vrai que c'est comme ça qu'il faut penser à ceux qui sont partis pour le grand voyage : comme des personnes en transit qu'on reverra un jour !
Allez, bises noeil, chgnouckette !
Tinky :-)))
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