Théorie du chaos.

Aujourd’hui, je me suis fait engueuler par un type d’Antibes parce qu’il neige à Paris alors que je travaille à Toulouse !

Je m’explique : il était convenu de longue date que des représentants du Ministère viendraient ce jour dans l’institut où je travaille pour expliquer aux stagiaires certaines modalités de leur formation et titularisation. Ils devaient en profiter pour rencontrer plus particulièrement quelques personnes parmi lesquelles un gars récemment affecté dans un lycée d’Antibes.

Malheureusement, les gens du Ministère se sont retrouvés coincés à Orly à cause des intempéries et, après nous avoir appelés à plusieurs reprises pour dire qu’ils allaient être en retard, ils ont fini par nous annoncer qu’ils renonçaient à venir.

Cela a fichu notre journée en vrac. Tout ce qui était prévu à dû être annulé et repensé en dernière minute. Les réunions ont été reportées et c’est moi qui ai été chargée de prévenir les intéressés. Je me doutais bien que le prof d’Antibes serait déjà sur la route mais je me suis dit qu’avec un peu de chance, et puisque le rendez-vous était fixé en fin d’après-midi, il ne serait peut-être pas parti depuis trop longtemps. Pensant ne pas avoir son numéro de téléphone, j’ai eu le malheur d’appeler son établissement. On m’a passé la salle des profs et je suis tombé sur un collègue de l’intéressé, un type extrêmement désagréable et discourtois qui m’a répondu avec beaucoup de hauteur, me demandant si “je plaisantais” avant de se lancer dans une virulente diatribe sur la distance qui sépare Antibes et Toulouse et de m’asséner sèchement qu’ “on ne téléphone pas à onze heures et quart du matin pour prévenir qu’un rendez-vous fixé l’après-midi est annulé !”. Je lui ai répondu vertement que je n’étais quand même pas responsable des chutes de neige ce à quoi il a rétorqué que “les Parisiens n’ont qu’à se bouger le cul !”. Je ne vois pas du tout ce que ça a à voir ! Ils étaient censés faire quoi ? Prendre d’autorité les commandes de l’avion ? Et moi ? La prochaine fois qu’il neige, je demande aux flocons de me téléphoner pour m’avertir assez tôt de leur intention de tomber, pauvre abruti ???? Ca, je ne lui ai pas dit mais j’aurais bien aimé, tiens ! Quel connard, il n’y a pas d’autre mot ! Je sais que je n’ai pas l’habitude d’écrire des grossièretés dans ce blog – ni ailleurs ! -, mais il m’a pourri ma journée en m’agressant de la sorte, cet imbécile ! J’ai été vraiment stressée et le suis encore ! Je n’ai même pas réussi à profiter de la soirée de Noël ! Entre les imprévus de dernière minute et ces réflexions désobligeantes, je n’ai pas réussi à me détendre complètement. D’autant que j’aurais pu faire l’économie de cet affrontement : il se trouve que j’avais bel et bien le numéro de l’intéressé dans mes affaires et j’ai finalement pu le prévenir. Bien que parti depuis la veille et plus très loin de chez nous, il n’a pas mal pris ce revirement, lui ! Pourquoi n’ai-je pas mieux cherché et appelé le lycée qui m’a sapé le moral ?

Du coup je me sens épuisée, ce soir ! Je m’endormirais presque sur ce clavier. Il m’a vraiment assommée : quel sale individu ! Et puis zut ! C’est toujours moi qui vais au casse-pipe pour annoncer les trucs désagréables ! Je suis liquéfiée ! J’ai vraiment besoin de vacances ! Heureusement, c’est demain soir ! Et pour une durée indéterminée, vu l’opération qui m’attend.

Parlant de ça, j’ai enfin cessé de saigner mais il aura fallu attendre trois semaines et trois jours pour connaître cette tranquillité. Tranquillité que je paie chèrement à grand renfort de bouffées de chaleur et de nuits en pointillés, voire d’hypersensibilité mais tout ça devrait bientôt s’arranger.

Je l’espère, en tout cas.