Ce vendredi-là, la terre ne tournait pas vraiment rond mais plutôt ovale. Je m'étais bien juré de ne pas parler de cette fameuse coupe du monde de rugby dont on nous rebat les oreilles depuis déjà trop longtemps mais au final, c'était trop rigolo.
Déjà, je me suis amenée au bureau vêtue de turquoise de la tête aux pieds et j'ai tout de suite reçu les félicitations enthousiastes des quelques collègues aficionados. En effet, il paraît que vendredi dernier, il fallait se vêtir de bleu afin d'afficher notre soutien à l'équipe de France. Mais les compliments que je recevais étaient bien usurpés car, d'une part, la couleur turquoise n'est pas vraiment bleue et surtout, c'est sans la moindre arrière-pensée que j'avais choisi cette tenue ! j'avais préparé mes affaires la veille, comme tous les soirs, mais je ne le savais pas, moi, qu'il fallait s'habiller en bleu pour supporter le XV de France ! Tout ça m'a fait bien rire ! Je suis passée involontairement pour une fana du rugby alors que le seul sport qui m'intéresse, c'est celui que je pratique à petites doses pour mon bien-être personnel !
Ensuite, quand je me suis rendue à la cantine, j'ai bien ri en voyant tous les employés, cuistots et autres caissières nantis de "ravissantes" perruques tricolores et de petits drapeaux peints sur la figure.
Ca me laisse toujours un peu méditative, cet engouement démesuré pour le sport. Surtout qu'à la moindre défaite, la plupart des gens crachent abondamment sur ceux qu'ils mettaient la veille sur un piédestal. Il n'y a qu'à voir ce qui s'est produit le soir-même : la France à perdu et des filles interviewées dans la rue ont déclaré tout de go qu'elles n'aimaient plus cette équipe ! Ceci n'est pas être fair-play, ni sportif, selon moi ! Ceci n'est pas non plus être un vrai supporter ! Quand on aime vraiment quelque chose ou quelqu'un, on le soutient même dans l'adversité ! SURTOUT dans l'adversité ! Enfin, moi, ce que j'en dis ! C'est juste que ça m'effare un peu, le drame national que l'on fait pour un match perdu ! Enfin quoi ? Dans un jeu qui se joue à deux équipes, il faut bien s'attendre à ce que l'une gagne et l'autre perde, non ? Voilà pourquoi je HAIS l'idée de compétition de toute la force de mon esprit et de toutes les fibres de mon corps ! Pratiquer un sport pour son épanouissement personnel, je veux bien ! Mais cette manie de vouloir à tout prix écraser les autres pour être le premier, beurk !
Alexandre ne tient pas de sa tante ! Quand je pense que l'autre soir, il perdait au bowling et en faisait tout un drame... Je ne comprends pas ! Moi, je joue pour jouer et m'éclater, rien d'autre ! Gagner est gratifiant mais perdre n'est tout de même pas la fin du monde ! On ne joue pas sa vie !
Enfin bon ! Nous ne sommes pas là pour parler de la coupe du monde de rugby mais de mon week-end qui s'est fort bien passé, ma foi !
Comme presque tous les vendredis, j'ai quitté le bureau en milieu d'après-midi en compagnie de JM qui m'a fort obligeamment déposée dans mon Lot chéri. Maman m'a récupérée et, comme il faisait très beau, nous nous sommes accordé le plaisir d'une petite balade dans la campagne avec ma chienne.
Nous avons passé la soirée devant la télé à zapper entre le fameux match de rugby et l'homage à Luciano Pavarotti que nous avons écouté, non sans émotion car mon père l'appréciait beaucoup.
Le lendemain, après une appréciable grasse matinée (et un non moins appréciable reportage sur Mika à la télé !!!!!), nous avons pris une petite collation puis sommes parties en ville, faire quelques courses mais surtout, nous accorder le plaisir d'une agréable sortie entre filles sous le soleil de septembre.
Nouvelle soirée devant la télé. C'est un peu la routine mais une routine qui me repose et me permet de me ressourcer.
Le dimanche a été un peu plus surprenant. Nous avons été invitées à prendre l'apéritif chez d'anciens voisins qui s'étaient mariés (ou plutôt qui avaient officialisé leur union après 17 ans de vie commune) le week-end dernier. Bon, je passerais sur le fait que Maman avait totalement oublié cette invitation et que nous sommes parties en laissant notre déjeuner sur la table ! Enfin... Elle pensait que c'était pour le soir venu mais c'était bel et bien pour midi et même pour 11h30 ! Désespérant ! Je lui ai bien acheté un agenda mais elle ne s'en sert jamais ! Rien à faire : les rendez-vous et ma mère, ça fait deux !
Le plus marrant, dans cette invitation, c'est que la maîtresse de maison ne m'adressait plus la parole depuis plus de sept ans. Tout était parti d'une bêtise : une grivoiserie sortie par celui qui n'était pas encore son mari et à laquelle j'avais répondu du tac au tac mais là encore sans la moindre arrière pensée ! Juste pour le plaisir de faire un bon mot ! Or, elle, d'origine Pied-Noir et, de son propre aveu, jalouse, avait très mal pris ma remarque spontanée et somme toute bien innocente ! Persuadée que je voulais réellement lui piquer son futur mari, elle m'avait littéralement mise au ban de ses fréquentations !
Mais ça aussi, c'est tout moi ! Quand il s'agit de rigoler, je dis tout ce qui me passe par la tête sans penser à mal une seule seconde et surtout, sans m'imaginer que cela pourra être mal pris. Je suis d'une grande naÏveté, en quelque sorte ! Je crois toujours que les gens ont le même humour que moi mais ce n'est pas forcément le cas. D'autant que je suis un peu pince-sans-rire alors, tout le monde n'est pas obligé de comprendre que je ne suis pas forcément sérieuse ! En plus, quand vous êtes, comme moi, célibataire de (très) longue haleine - une pro du célibat, en fait ! - vous suscitez la méfiance chez ces dames déjà en ménage et plus âgées que vous ! Voilà qui me dépasse franchement : ne m'étant jamais trouvée attrayante et n'étant pas, moi-même, d'un naturel jaloux, je ne comprends absolument pas comment je pourrais susciter défiance et jalousie. Ce fut pourtant le cas avec cette ex-voisine.
Sept ans sans se parler ou si peu ! Et tout ça pour rien ! Quel gâchis !
Après nous être soigneusement évitées pendant plusieurs années, nous avons fini par nous recroiser à la faveur de quelques manifestations, notamment chez les Hospitaliers. Je ne vous cacherai pas qu'au départ, nous nous regardions plutôt en chiens de faïence. Mais au fil des rencontres, nous avons échangé quelques mots de-ci de-là, puis conversé à nouveau, tant et si bien que, lorsque ces deux-là se sont mariés, nous leur avons quand même envoyé des fleurs, d'où cette invitation de dimanche dernier. En effet, ils s'étaient mariés en famille, en tout petit comité et ce n'est qu'au coup par coup qu'ils invitaient voisins et amis.
Ils avaient fait ça très bien : un petit apéro dinatoire des plus conviviaux auquel étaient aussi invités Alain et Joëlle, son épouse. Voilà qui ne pouvait mieux tomber : c'était à la fois l'anniversaire de ma belle-soeur et la fête de mon frère. Donc, nous avons bu à tous ces événements en coeur et au bout de quelques coupes de champagne, nous avons pu nous expliquer gentiment et dans le calme au sujet de cette brouille idiote et nous sommes finalement réconciliées.
Bon. J'aime autant ça. Je suis d'un naturel rancunier mais il s'avère que l'on se sent beaucoup plus apaisé quand on a accordé son pardon.
Il n'empêche que, tout de même, je vais un peu rester sur mes gardes et faire attention à ce que je dis, on ne sait jamais.
Après toutes ces agapes, il a bien fallu songer à repartir pour Toulouse. JM est repassé, m'a ramenée et j'ai passé pratiquement toute la soirée à réparer les trois portes qui faisaient des leurs (j'ai réussi pour le placard, mais beaucoup moins pour le buffet : elle ne fait que tomber !!!). Et j'ai aussi passé beaucoup de temps à chercher cette fichue notice de téléphone ainsi que le cordon qui allait avec.
Je ne les ai pas trouvés ce soir-là, ce qui m'a fait mal dormir et, du coup, arriver au bureau d'une humeur massacrante.
C'est finalement ce soir que j'ai réussi enfin à remettre la main sur ces ustensiles qui étaient dans mon placard, bien cachés derrière ma valise ! Ah, mais ! C'est que je suis têtue, moi ! J'aurais retourné tout l'appart' s'il l'avait fallu, mais je les aurais retrouvés, non mais des fois ! D'ailleurs, je les AI retrouvés.
Ce qui fait qu'à l'heure actuelle, je suis enfin redevenue zen, satisfaite d'avoir réparé mes portes, retrouvé ma notice et mon cordon de téléphone, tout ça toute seule, comme une grande, et de m'être réconciliée avec quelqu'un, exploit dont je me croyais jusqu'alors incapable.
Bref, tout va bien mais tout cela fatigue. Je vais donc me mettre au lit sans attendre davantage. Ah, si ! J'ai encore un sèche-linge à vider ! Damnation !
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