Suite à ce mémorable concert, Gus et moi avons repris le RER qui était bondé mais dans lequel régnait une ambiance toujours aussi euphorique.
Direction, le quartier de la Bastille. Gus avait décidé que vingt-deux ans d'amitié, ça devait se fêter dignement et en plus, elle avait la dalle.
Ce n'est pas méchant du tout, mais il faut savoir que quand on parle de Gus, préciser qu'elle a faim relève pratiquement du pléonasme ! Personnellement, le simple fait d'avoir revu Mika en concert aurait pu suffire à me nourrir et me désaltérer pendant trois jours mais j'ai voulu lui faire plaisir et puis c'est vrai que, comme je l'ai dit dans un autre article, nous n'avions pas pu fêter nos vingt ans d'amitié alors va pour les vingt-deux ans.
Nous nous sommes donc rendues dans un des derniers restaus qui servaient encore. (Disons, pour ne pas faire de pub que c'est un restau où on sert des carpaccios à volonté) et nous nous sommes accordé un petit dîner plus que tardif, presque un réveillon, avant de rentrer enfin chez Gus.
Là, je me suis aperçue que j'avais vraiment jeté toutes mes forces dans ce dernier concert de Mika. J'étais soudain épuisée et pas bien du tout : un mal de gorge d'enfer, un teint de déterrée et une grande fatigue. Tout cela, je le savais, n'était pas seulement dû au fait que j'aie encore hurlé comme une possédée pendant le concert. Ce rhume que je n'avais pas soigné se rappelait à mon bon souvenir.
Je me suis littéralement effondrée dans le lit et très vite endormie. Mais le lendemain matin, Gus m'a vue si mal en point qu'elle a décrété qu'elle m'emmènerait chez son médecin, que j'aie ou non rendez-vous au Ministère pour mon boulot.
J'avoue que je ne me suis pas fait prier pour la suivre. Cette fois, je me sentais vraiment patraque. D'ailleurs, s'il n'avait tenu qu'à moi, je serais carrément restée au lit mais ce rendez-vous au Ministère était crucial et programmé depuis longtemps. Mais je devais avoir si bonne mine que le docteur de Gus m'a auscultée tout de suite. Il a diagnostiqué une grosse rhinopharyngite avec un petit foyer infectieux parce que je ne m'étais pas soignée assez tôt et du coup, j'ai eu droit aux antibiotiques !
Avec tout ça, je suis arrivée au Ministère TRES en retard mais personne ne m'a rien dit. Tout le monde a été, au contraire, extrêmement compréhensif mais je n'ai pas été très performante au cours de cette journée. D'abord, je n'avais pas suivi le début de l'entretien, donc, j'ai eu l'impression de ne jamais savoir exactement de quoi on parlait et j'avais honte de me sentir si mal en point et avec une allure certainement très peu engageante : les cheveux comme des frites, le nez en permanence dans un mouchoir, les yeux larmoyants, le teint livide, les lèvres toutes crevassées...
Le summum, c'était sans doute l'après-midi, quand nous avons rencontré une haute personnalité d'un autre Ministère qui m'a même fait remarquer que je ne disais rien. Un type impressionnant, en plus ! Et ce, pour de multiples raisons ! Et moi, j'étais là, muette comme une carpe !
Je suis retournée chez Gus crevée et un brin frustrée. Je n'étais pas censée passer cette soirée chez elle, d'ailleurs, mais je me retrouvais coincée à Paris pour une soirée supplémentaire en raison des grèves d'avion. Ca, se n'était pas forcément pour me déplaire et Gus en était même particulièrement ravie. Je ne me doutais pas, alors, à quel point ce contretemps allait faire mon affaite, comme quoi, le destin, ça doit vraiment exister !
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