Lorsque j’écrivais, dans mon dernier article, que mes vacances se terminaient et que je retournais dans les mines de sel, je pensais faire de l’humour et n’imaginais pas une seconde à quel point cela allait être vrai ! Si toutes les rentrées sont plus ou moins tendues, agitées et source de stress, celle-ci aura été particulièrement chaotique et même franchement affreuse ! C’est bien simple ! Deux heures à peine après ma reprise, il ne restait plus rien du bénéfice de mes congés ! Congés déjà réduits à leur plus simple expression puisque j’ai fait partie, comme souvent, des “derniers partis et premiers rentrés”.
Bref tout a commencé par un gros “bug” avec la résidence universitaire censée loger les étudiants étrangers dont je m’occupe… En vérité, et malgré le travail accompli en amont, aucun dossier n’avait été retenu sous prétexte qu’ils n’étaient pas complets (évidemment puisque les visas sont délivrés très tard !) et donc aucune chambre n’avait été réservée ! Ce problème ne s’était jamais posé préalablement et je me suis donc retrouvée avec une trentaine d’étudiants venus du bout du monde et bien désagréablement surpris de ne pas savoir où ils allaient dormir le soir venu ! Là, je dois reconnaître que j’ai reçu une aide précieuse de notre équipe de direction ainsi que du service hébergement de l’école… sans oublier plusieurs résidences universitaires dont la nôtre, finalement. Entre chambres d’appoint et studios qui se libèrent progressivement, nous avons fini par trouver une solution pour à peu près tout le monde. Déjà, quelques-uns ont pu intégrer leur logement attitré et pour les autres, ce n’est plus qu’une question de jours ! Mais que de temps et d’énergie perdus ! Que de stress, surtout ! Courir entre les résidences, être à la fois négociatrice, traductrice, assistante sociale, bagagiste, GPS et accessoirement administrative, c’est épuisant, à la longue ! Et vous comprendrez aisément que cela m’ait tenue tout ce temps éloignée de ce blog !
Sans compter que j’étais déjà stressée depuis juillet, par un changement de collègue imposé juste avant les vacances. Evidemment ! On s’entendait sans doute trop bien ! Notre binôme fonctionnait à merveille mais cet avis n’était visiblement pas partagé par nos supérieurs qui ont dû trouver notre complicité et nos fous rires contre-productifs. A la première occasion, ma collègue a été priée de s’orienter vers un autre service. Un service où elle se plaît, d’ailleurs, et c’est heureux ! Quant à moi, me voilà tenue de travailler avec une autre fille du service que je connais depuis longtemps et contre laquelle je n’ai rien mais force est de reconnaître que nous avons moins d’affinités. Avant que je n’entame la rédaction de ce blog, elle est restée quatre mois sans m’adresser la parole et je n’en ai jamais connu la raison (même si je la soupçonne !). Et il y a eu aussi cette rentrée récente au cours de laquelle elle s’est montrée extrêmement désobligeante envers moi même si, par la suite, elle s’est excusée.
Il faut dire que nous n’avons pas du tout les mêmes méthodes de travail : cette collègue est très “carrée” et à côté d’elle, je me sens (à tort, sans doute) jugée, jaugée, nulle, désorganisée et même un peu dépossédée d’un dossier que je traitais à ma manière et plutôt convenablement, me semble-t-il, depuis trois ans ! Elle ne partage toujours pas mon bureau mais il lui arrive de venir dans le mien, de farfouiller dans ce qui est devenu nos dossiers communs et de repartir dans son antre, sans m’avoir adressé ni un mot ni un regard. A d’autres moments, nous pouvons tout aussi bien discuter plaisamment ou partager un bon éclat de rire. Disons qu’il y a des jours avec et des jours sans.
Par contre, il y a des parties de ce dossier qui m’incombent encore et c’est aussi là que le bât peut blesser ! Et blesser très durement ! Ainsi, il m’appartient de créer les emplois du temps (en m’inspirant très largement de ceux des années précédentes) et de les mettre sur un fichier en ligne accessible aux étudiants et à une partie des professeurs. Pour bien comprendre la situation, il faut garder à l’esprit que ce Master est subdivisé en divers modules, placé chacun sous la responsabilité d’un enseignant qui peut soit gérer son module tout seul soit (comme cela arrive dans la plupart des cas) confier une part des enseignements à des intervenants extérieurs. Les intervenants étant très nombreux, je ne transmets pas les emplois du temps en ligne à tout le monde : seulement aux responsables de modules. A eux, ensuite, de discuter du déroulement de leur module avec leurs intervenants, de se mettre d’accord avec eux sur des changements éventuels et de m’en avertir ensuite. C’est la procédure et cela marche très bien comme ça pour les neuf dixièmes des gens. Mais il se trouve que pour une raison X ou Y et malgré un rappel effectué en début d’année, le responsable d’un des modules n’a pas communiqué à un de ses intervenants les créneaux sur lesquels étaient programmés ses cours ! Eh bien devinez quoi ! Pour cet intervenant, je suis la seule et unique responsable de cette situation qu’il juge intolérable ! Il m’a appelée jeudi matin pour m’agonir de hurlements et de reproches qu’il n’est pas utile de répéter ici ! Même si ce monsieur ne s’est pas montré grossier à proprement parler, on peut quand même dire que j’ai fait l’objet d’une véritable agression verbale de sa part, tant il vociférait et se montrait virulent dans ses propos ! Mais je ne me suis pas laissée impressionner et lui ai fait remarquer à plusieurs reprises qu’il n’avait pas à me parler comme il le faisait. Je lui ai expliqué le plus calmement du monde que je n’avais fait que suivre les nouvelles procédures imposées par mes supérieurs (notamment cet emploi du temps en ligne, objet d’une grande part de sa fureur !) et que si ces procédures ou mon service ne convenaient pas, il fallait qu’il en avertisse les responsables du Master qui aviseraient ! Cela n’a pas calmé la colère de ce professeur qui m’a reproché de ne pas lui avoir communiqué ses heures le jour où nous nous sommes croisés sur mon lieu de travail, omettant de préciser que nous nous étions en fait aperçus dans la file d’attente de la cantine et qu’à ce moment-là, je n’avais pas ses horaires sous les yeux ! Il a également tenu à me faire savoir qu’il n’était pas un larbin (moi non plus, ai-je répondu !) et a terminé sa tirade en menaçant de quitter ce Master qui, du coup, serait voué à disparaître aussi puisqu’il en était le meilleur enseignant ! Le tout avant de me raccrocher au nez !
Evidemment, j’ai tenu mon chef de service informé de cet incident et l’intervenant en question a, de son côté, adressé à son responsable de module un mail dans lequel il dit tout le bien qu’il pense de moi, me mettant en copie et y mettant aussi le directeur de notre école qui a sans doute d’autres chats à fouetter en ce moment mais ça, j’en parlerai peut-être plus tard.
Il ne me reste plus qu’à attendre la suite ! J’ai réussi à garder mon sang-froid pendant toute la journée mais le soir venu, j’ai sérieusement accusé le coup : alors que je prenais une douche pour me détendre, j’ai ressenti des douleurs très violentes dans la poitrine ainsi qu’une gêne sérieuse pour respirer et avaler. J’ai vraiment cru que mon cœur lâchait mais en même temps, je savais que tout ceci n’était dû qu’au stress. N’empêche ! J’ai eu peur quand même et j’ai fait l’impasse sur la rentrée de la chorale ! Je me sentais trop mal ! Et le lendemain, malgré un désir sincère de reprendre le travail, je n’ai pas pu retourner au bureau : une migraine épouvantable, des crampes dans les membres, les intestins en vrac, les jambes qui me portaient à peine…
Je me suis rendue chez mon médecin et lui ai expliqué dans quel état je me trouvais et pourquoi mais je ne l’ai pas vraiment trouvé à la hauteur, cette fois-ci. En fait, je pense qu’il ne m’a pas vraiment écoutée ni crue ! Il m’a fait tout un discours au sujet des gens sur lesquels on ne pouvait pas exercer d’influence, m’a longuement parlé de certains de ses patients qui ne respectaient pas ses prescriptions, m’a fait toute une métaphore sur les cailloux qui résistent au courant des torrents et finissent par se fracasser tandis que d’autres laissent couler l’eau autour d’eux et demeurent entiers… Bref, je n’ai pas eu droit aux chênes qui tombent et aux roseaux qui plient mais on n’en était pas loin ! Le tout avant de me prescrire un équivalent du Lexomil ! Comme si c’était moi qui avais besoin d’être tranquillisée ! Ce n’est pas moi, je vous rappelle, qui ai hurlé à pleins poumons dans un combiné de téléphone ! Et bien sûr, pas l’ombre du plus petit jour d’arrêt de travail même si, dans les textes, une agression verbale peut être assimilée à un accident professionnel (je le sais pour avoir longtemps participé aux Comités d’Hygiène Sécurité et Conditions de Travail !). J’ai l’impression que mon médecin, d’ordinaire plus empathique a cru, cette fois, que je venais quémander un prolongement de week-end suite à une petite contrariété, ce qui est bien loin d’être le cas ! Ce dimanche, chez des amis, j’ai été reprise de spasmes nerveux, nettement plus localisés au niveau de la rate et j’ai dû quitter la table pour aller respirer dehors avant d’aller m’allonger pendant près d’une heure !
Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve mais j’espère que cette situation va évoluer très vite car cela ne peut pas durer !
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