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03 août 2013

K.O !

Me voilà enfin en vacances depuis une semaine. Des vacances qui seront courtes puisqu’elles ne dureront que trois semaines mais des vacances dont j’avais grand besoin. 

Je profite de ce temps libre pour me reposer, surfer sur Internet, restaurer l’apparence de ce pauvre blog en y remettant patiemment les photos disparues, prendre l’air, écrire et lire. 

Justement, j’ai fini ce jour un bouquin magnifique mais pas forcément récent puisque sorti en septembre 2012 : “La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert”, pavé de près de 670 pages signé Joël Dicker, un jeune écrivain suisse… 

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Ce bouquin m’a été offert par une collègue après que je lui ai rendu un menu service privé en réalisant pour elle la traduction d’un document en anglais en dehors de nos heures de travail. Elle m’a fait ce cadeau pour me remercier de mes efforts. Le livre promettait d’être un polar et je ne suis pas forcément portée sur ce genre de littérature. Ceux qui lisent ce blog savent que mes préférences vont à la littérature fantastique, l’héroïc fantsay, la science-fiction mais aussi le roman préhistorique et quelques ouvrages sur l’archéologie. Néanmoins, entre un ouvrage de Stephen King et un tome du “Trône de Fer” j’aime à changer de style et à parcourir un livre à l’intrigue “normale”. Avec “La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert”, je n’ai pas été déçue ! 

L’histoire est racontée à la première personne par Marcus Goldman, jeune écrivain américain confronté à un terrible syndrome de la page blanche après avoir connu un succès planétaire avec son premier roman. Las de subir la pression de son éditeur,  il décide d’aller se ressourcer dans la petite ville d’Aurora chez son ami et mentor Harry Quebert, professeur d’université et également écrivain reconnu dans tout le pays grâce à son ouvrage emblématique “Les Origines du Mal”. Durant son séjour, Marcus apprend incidemment que trente-trois ans plus tôt, Harry a vécu une histoire d’amour secrète et passionnée avec la très jeune Nola Kellergan… une histoire d’amour brutalement interrompue par la mystérieuse disparition de Nola au terme de l’été 1975. Mais bientôt tout bascule : lors de travaux dans le jardin de Harry, on déterre un squelette qui pourrait bien être celui de Nola et… un sac contenant le manuscrit des “Origines du Mal” portant la mention “Adieu, Nola chérie” ! Harry est aussitôt arrêté et risque la peine de mort. Le scandale est immense. Seul Marcus, persuadé de l’innocence de son ami va mener l’enquête à ses risques et périls, bientôt secondé par un policier local. Les témoignages des habitants d’Aurora se croisent, se télescopent, se contredisent, leurs souvenirs, au contraire, s’imbriquent, des coupures de presse et des extraits de journaux intimes nous sont livrés et la vérité se dessine lentement… du moins le croit-on mais ici, un rebondissement incroyable, là un coup de théâtre hallucinant et tout le travail d’enquête repart à zéro ! Il y a même un moment où l’on croit le travail d’investigation terminé mais il reste encore un tiers du livre à parcourir et quel tiers ! Alors que l’on se demandait ce que l’auteur pourrait bien trouver à nous raconter pendant ces deux-cents dernières pages, on est emporté dans une spirale de révélations toutes plus déstabilisantes les unes que les autres et quand on pose le livre une fois terminé sur le meuble le plus proche, on ne peut que rester assis et attendre de longues minutes d’avoir enfin digéré l’intrigue dans son intégralité. On est sonné et on se dit que ce n’est pas pour rien que deux des principaux personnages pratiquent la boxe parce que ce roman vous laisse purement et simplement K.O ! Et puis soudain, on a envie de reprendre le livre, de le relire depuis le début parce qu’on se rend compte que tout ou presque nous avait été dit bien avant la fin ! Et l’on a envie de se remettre à la chasse aux indices ! 

Honnêtement, j’avais des soupçons sur l’auteur du meurtre dès la moitié du livre mais je me rends compte que l’important, en vérité, ce n’est pas la résolution de l’énigme mais l’incroyable complexité des relations entre les personnages. Certains m’ont fait rire, d’autres m’ont effrayée, d’autre encore m’ont irritée ou émue aux larmes tandis que la confiance que j’avais en certains d’entre eux s’est émoussée avant de refaire surface,… même le narrateur a pu me paraître irritant, par moments ! Les personnages sont tous tellement attachants et ambigus à la fois ! Et si habilement croqués que malgré l’absence quasi-totale de description physique, on les voit ! Même chose pour les ambiances : elles sont terriblement bien rendues ! Que la scène se passe dans un snack-bar, au bord de la mer ou dans un appartement cossu de New York, on s’y croirait !

La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert” n’est pas qu’un polar. C’est la chronique très juste d’une petite ville américaine trop paisible pour être honnête, une véritable comédie humaine contemporaine ! C’est aussi une interrogation sur l’écriture, une histoire d’amour et une histoire d’amitié, servies par une intrigue qui vous balade dans tous les sens et vous laisse hagard sur votre siège, une fois le livre refermé. C’est du grand art ! Merci, Mr Dicker ! Vous avez réalisé là un travail d’orfèvre ! Rien d’étonnant à ce que votre livre ait été plébiscité au point de recevoir le Goncourt des Lycéens au titre de l’année 2012 et le Grand Prix du Roman de l’Académie française 2012.  C’était amplement mérité…

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