Non, pas de nouveau bébé à l’horizon mais une adorable petite boule de poils pas du tout prévue au programme ! J’avais pourtant juré qu’après Myrtille, les chiens, c’était fini et que, de toute façon, mes chats seraient mes derniers animaux !
Il faut dire que depuis quelques mois, ces deux-là me causent leur lot de soucis ! Et que je me ruine en frais de vétérinaire pour eux ! Imaginez un peu ! Toutes mes vacances de février ont été consacrées aux soins de ces messieurs !
Ce fut d’abord une visite de routine pour Pilou mais les conclusions s’avérèrent assez positives. Le fibrosarcome avait un peu grossi depuis septembre et il était vain de s’attendre à ce qu’il disparaisse ou se résorbe mais le vétérinaire a renoncé, cette fois se prononcer sur la durée de vie restante de mon chat. Il a même prolongé son traitement anti-puces pour trois mois, disant qu'on verrait bien ce que ça donnerait à ce moment-là. A croire que nous avions gagné un trimestre d’espoir !
Mais alors que je me trouvais toute ragaillardie par ces heureuses nouvelles, Céleste s’est chargé de me faire brutalement atterrir. Le soir de la Saint Valentin, en guise de preuve d’amour, il m’a gratifiée d’un vomi monumental sur le lit que nous partageons et le lendemain - évidemment un week-end ! – il est demeuré complètement abattu la journée entière, ne mangeant rien et buvant en abondance mais seulement si on portait la jatte d’eau jusqu’à lui ! De quoi me faire craindre une nouvelle néphrite ou pire encore !
Il a donc, lui aussi, eu droit à sa consultation, à une prise de sang ainsi que des analyses heureusement rassurantes. Le taux d'urée un peu plus haut que la normale mais pas forcément alarmant a permis au vétérinaire de conclure que la mésaventure de la Saint Valentin n’était sans doute rien de plus qu’un dérangement hépatique dû à l’ingestion de quelque cochonnerie. Céleste devrait justement changer d’alimentation et faire l’objet d’une surveillance régulière en raison de ses reins fragiles. Pilou profiterait aussi de ce changement alimentaire qui ne pourrait pas lui faire de mal, étant donné le poids accumulé dernièrement, a cause des corticoïdes qu’il doit prendre pour soigner sa tumeur.
En avions-nous enfin fini des problèmes de santé félins ? Eh bien non !
A peine une poignée de jours plus tard, Pilou nous a fait la peur de notre vie : souffrant du dos au point d’en grogner et feuler, il se retrouvait également incapable de bouger les pattes postérieures ! Le vétérinaire ayant évoqué un risque de paralysie à la fin de sa vie, nous l'avons emmené aux urgences, croyant que tout était perdu. Le tout évidemment en plein week-end et en tarif de nuit ! Enfin bon ! Quand on aime, on ne compte pas ! C’est donc avec mon neveu Alexandre que je suis partie au cabinet vétérinaire, laissant Maman en train de pleurer dans la cuisine, persuadée que nous n’allions pas ramener Pilou.
Eh bien finalement, nous l’avons ramené, son état étant “seulement” dû à une très grosse crise d’arthrose ! La cortisone qu'il reçoit pour soigner son fibrosarcome, non contente de le faire grossir (9,440 kg aux dernières nouvelles, quand même !!!!) provoque aussi la fonte de ses muscles donc, il ne sollicite que son squelette et il n'est plus jeune, d'où l'arthrose. Ajoutez, en prime, une escapade prolongée, la veille, dans le jardin et sous une pluie battante et on en arrivait à ce résultat effrayant ! Il a donc reçu une piqûre de morphine qui l’a bien soulagé mais lui a donné, pour un soir, cet inoubliable regard de junkie !
Pensez-vous qu’avec tous ces évènements, Maman et moi avions la tête à adopter un nouvel animal ? Certainement pas ! Et lorsque mon frère aîné m’a appelée dans le courant de la semaine suivante pour me parler de l’amie d’une amie qui était malade et devrait subir de longues et nombreuses hospitalisations, je me suis figurée qu’il allait m’annoncer la possibilité de trouver du travail à Cahors en remplacement de cette dame. En effet, je traversais alors une phase de nostalgie qui me poussait à éprouver le désir très inattendu de retourner m’établir dans le Lot. Or, il ne s’agissait pas du tout de cela ! La personne en question, très malade, prenait la décision difficile de se séparer de sa chienne, une petite Yorkshire de quatre ans. Et bien entendu, mon frangin avait pensé à nous, prétextant que l’un de mes chats étant “au bout du rouleau”, l’arrivée d’un nouvel animal nous aiderait et qu’un petit chien inciterait Maman à faire un peu de marche, ce qui lui ferait le plus grand bien. Evidemment, nous avions le choix d’accepter ou de refuser mais comme nous n’avions qu’une journée pour fournir une réponse, que l’idée de reprendre un chien commençait à me tarauder depuis quelques mois et que les arguments de mon frère tenaient la route, nous avons accepté et c’est ainsi que Coco – ainsi baptisée en hommage à Coco Chanel ! - a fait son entrée dans notre vie.
Dotée d’un caractère heureux, joueur, affectueux et curieux, cette petite boule de poils étonnamment clairs n’a pas eu de mal à nous rendre complètement gagas ! Entre Maman et elle, c’est même le grand amour depuis le premier instant. Quant à moi, je n’aurais jamais pensé que l’on puisse éprouver autant d’amour pour un si petit chien ! Même si j’aime bien Floppy, le York de ma nièce, je ne suis pas particulièrement portée sur les chiens de manchon en général. Pour moi, jusqu’à maintenant, un chien digne de ce nom devait avoir, au moins, la taille de ma regrettée Myrtille. Mais ce petit être s’est chargé de me faire changer d’avis ou du moins de confirmer l’impression positive donnée par Floppy. Aujourd’hui, Coco a toute sa place dans cette maison et dans nos cœurs. Ni sale, ni malodorante, ni criarde (sauf si, d’aventure, si on l’enferme quelque part !) et d’une gentillesse à toute épreuve, elle est l’animal de compagnie rêvé.
Les moins ravis, bien sûr, ont été les chats. Véritables Princes de la maisonnée, ils se sont sans doute sentis floués dans leur suprématie et nous avons dû endurer trois semaines de grognements, de feulements et parfois même de bastons félines (oui, au lieu de s’en prendre à la petite, ils s’énervaient entre eux, ces idiots-là !) pour arriver enfin, ce soir, à un calme miraculeux et une cohabitation sereine. La petite chienne est très sociable et tout ce qu’elle veut, à la base, c’est jouer avec eux. Cela viendra sans doute. Au moins avec Céleste. Il semblerait qu’une entente prochaine, peut-être même une vraie amitié, soit envisageable.
Quand à Pilou, il a été le plus dur des deux à convaincre mais je crois que, perclus de douleurs comme il peut l’être, il avait surtout peur des assauts de cette fougueuse petite intruse qu’il fascine complètement et bien malgré lui ! Nous en avons entendu, des grognements, des miaulements rauques, des cris menaçants, des crachats furieux mais ce soir, il ne manifeste plus aucune hostilité. On dirait même que cette saine colère l’a plus ou moins ressuscité, ce pauvre vieux Pilou !
En tout cas, ce soir, chacun semble avoir trouvé les limites à ne pas dépasser en terme de territoire comme de comportement. Et même si on se défie encore un peu pour une chaise ou pour une caresse, la maison est redevenue un doux havre de paix qui abrite, à présent, encore un peu plus d’amour qu’avant.
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